5.7011Répartition de l'ensemble des réponses en rappel indicé

Afin de pallier le faible nombre d'observations concernant les erreurs de rappel et les verbalisations en rappel indicé, nous avons choisi d'effectuer une analyse générale sur la répartition des réponses (30 par sujet) pour chaque groupe de sujets et dans chaque phase de l'expérience (soit un total de 2430 réponses).

Les réponses possibles en rappel indicé sont de quatre espèces que l'on peut encore parfois subdiviser :

Cette catégorisation nous a permis de comparer la répartition des réponses entre les différentes conditions expérimentales pour chaque groupe de sujets et la répartition des réponses entre les deux groupes de sujets pour chaque condition expérimentale. Le test utilisé est le χ² avec un degré de liberté de 10 dans le premier cas et de 5 dans le second (annexe 5.12 et graphique 5.17).

Dans le groupe de jeunes, l'évolution de la répartition des réponses entre les trois phases se matérialise par la diminution des absences de réponses au profit des bonnes réponses et des verbalisations (positives surtout) ; la répartition des réponses lors du second rappel indicé contribue très peu (6,49%) à la valeur élevée du χ² (264,48, p<.01), ce qui montre qu'elle est représentative de la répartition sur les trois tests. La même tendance se retrouve chez les personnes âgées (χ²(10)=156,05, p<.01 ; 8,72% expliquée par la deuxième condition) : une diminution, entre la première et la troisième phase, des absences de réponses associée à une augmentation des verbalisations correctes et des bonnes réponses.

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Figure 5. 17 : Répartition des réponses en rappel indicé en fonction de l'âge des sujets et de la consigne d'encodage (incident, intentionnel, analyse).BR : bonne réponse, E+ : erreur associée de façon adéquate avec l'indice, E- : erreur associée de façon inadéquate avec l'indice, V+ : verbalisation adéquate de la relation indice-cible, V-: verbalisation inadéquate de la relation indice-cible, SR : sans réponse.

Lors du premier rappel indicé (encodage incident), la répartition des réponses diffère entre les deux groupes d'âge (χ²(5)=15,63, p<.01), notamment en ce qui concerne le nombre de bonnes réponses (les jeunes en donnent plus) et les verbalisations positives (les jeunes en donnent moins). On constate aussi une différence au niveau des erreurs « positives» au profit des personnes âgées. La différence de performance en rappel indicé semble donc se situer dans l'accès aux informations enregistrées : les jeunes accèdent directement à la trace alors que les personnes âgées activent une partie seulement de l'information (ici le type de relation entre indice et cible).

Lorsque l'encodage a été intentionnel, les jeunes se distinguent encore des personnes âgées (χ²(5)=44,17, p<.01) par leur plus grand nombre de bonnes réponses et leurs plus faibles taux d'erreurs (négatives et positives).

Dans la troisième phase de l'expérience, les deux groupes de sujets se distinguent (χ²(5)=45,74, p<.01) principalement sur le nombre de « sans réponse» (plus important chez les sujets âgés) et de bonnes réponses (plus important chez les jeunes). La verbalisation étant « forcée» dans cette situation, on en déduira que les personnes âgées parviennent moins à se plier à la consigne de donner une information sur la nature de la relation entre les mots. Elles se révèlent plus prudentes que les sujets jeunes, qui par ailleurs fournissent un peu plus de verbalisations inappropriées.