6.3.2011Rappel indicé

Concernant le rappel indicé, il n'y a pas d'effet du Groupe au seuil de .05 (F(2;108)=2,47, p=.09 ; moyennes de 3,41, 3,78 et 2,87 respectivement). La performance mesurée en rappel indicé correspond au nombre de mots retrouvés qui n'avaient pas été mentionnés lors des deux tâches précédentes de rappel libre. On mesure ainsi l'effet spécifique de l'indiçage sur la récupération en mémoire.

L'interaction Question / Réponse / Groupe est presque significative (F(4;216)=2,35, p=.06), mais ceci peut être attribué à une relative constance de rappel dans le groupe contrôle, quel que soit le type de stimuli, par rapport aux deux autres groupes (figure 6.3). Pour ces derniers, l'indiçage privilégie nettement les mots traités sémantiquement avec réponse positive. Les facteurs Question (F(2;216)=22,5, p<.01), Réponse (F(1;108)=6,32, p=.01) et Question / Réponse (F(2;216)=4,77, p<.01) sont aussi significatifs.

Si l'on se contente de comparer les deux groupes avec tâche d'orientation (annexe 6.6), on n'observe pas de différence de performance en rappel indicé que l'on tienne compte ou non des erreurs de réponse lors de l'encodage (les deux F(1;71)<1, ns).

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Figure 6. 3 : Performances en rappel indicé en fonction des consignes d'encodage (groupes) et du type de stimuli (Question : Lettre, Rime, Sens ; Réponse : Oui, Non).

La triple interaction n'est pas significative avec une valeur de F(2;142) inférieure à l'unité. Par contre l'interaction Question / Réponse est significative (F(2;142)=7,2, p<.01). Cette interaction montre un net effet de profondeur en faveur des mots présentés accompagnés d'une question sémantique à réponse positive. En réalité, l'indiçage n'est bénéfique que pour les mots qui ont été présentés avec leur catégorie d'appartenance lors de l'encodage (sémantique / oui). Or, comme c'est le nom de catégorie qui sert d'indice, on obtient ici un effet typique de contexte ou de spécificité de l'encodage (Tulving et Thomson, 1973). L'effet est aussi prononcé dans le groupe de sujets qui n'a pas connaissance du test que dans celui où les sujets savent qu'ils devront retrouver les mots en mémoire. Compte tenu de nos hypothèses, on aurait pu s'attendre à ce que l'effet de contexte sémantique soit plus fort pour les sujets du premier groupe puisque l'encodage sémantique se limitait à quelques mots durant la phase d'acquisition (question sémantique avec réponse oui ou éventuellement non). Par contre, les sujets avertis étaient supposés traiter sémantiquement (selon un choix stratégique) un plus grand nombre de mots de la liste, ce qui aurait dû donner un effet d'indiçage sémantique plus général, c'est-à-dire réparti sur l'ensemble des stimuli. Ce résultat nous montre que la supériorité de performance observée en rappel libre ne provient pas d'un meilleur rappel des mots de type « sémantique / oui» chez les sujets avertis du test puisqu'ils en retrouvent encore un bon nombre lors du rappel avec indice.

Mis à part les items spécifiquement liés lors de l'encodage au nom de leur catégorie, l'indiçage permet de récupérer un certain nombre de mots supplémentaires, indépendamment de la condition d'encodage et du type de stimulus.