6.4.2011Évolution des prédictions et des évaluations associées

Une analyse de variance à mesures partiellement répétées à été conduite afin de déceler une éventuelle modification quantitative entre les deux phases de prédiction (P1 et P2 ; annexe 6.15). Les deux effets principaux sont significatifs (Groupe : F(2;108)=20,04, p<.01 ; Etape : F(1;108)=6,29, p=.01) et n'interagissent pas (F(2;108)<1, ns). Pour les trois groupes de sujets, la prédiction de rappel en nombre de mots s'accroît significativement entre P1 et P2.

Par contre, la même analyse effectuée sur les proportions de rappel prédit (PP1 et PP2), montre que l'interaction entre le facteur Groupe et le facteur Etape est en limite de significativité (F(2;108)=2,97, p=.06). Les sujets du groupe contrôle baissent moins leur prédiction que les autres entre les deux étapes alors que les sujets soumis aux plus fortes contraintes changent plus leur prédiction. La proportion prédite passe :

Les deux évaluations qualitatives de la performance prédite (EVA1 et EVA2) sont différentes pour les trois groupes de sujets (Fétape(1;108)=18,59, p<.01) et cette évolution n'interagit pas avec le facteur Groupe (F(2;108)=2,06, ns). Les sujets réduisent tous leur évaluation qualitative de la performance prédite, probablement car la proportion de rappel qu'elle représente se situe en dessous d'un seuil communément jugé comme moyen (c'est-à-dire en dessous de 50%). Pourtant, la prédiction est plus forte lors de la seconde estimation, si on la considère en nombre de mots. Ainsi, dans cette expérience, il est relativement clair que la prédiction de performance procède d'un calcul de proportion plutôt que de l'estimation d'une valeur correspondant au nombre d'items mémorisés. En effet, on ne voit pas pourquoi une différence de performance traduisant une amélioration (P2 > P1) s'accompagnerait d'un écart d'évaluation de sens contraire, c'est-à-dire traduisant une impression de détérioration de la performance (EVA2 < EVA1).

L'estimation de certitude associée à la prédiction (C1 et C2) n'est fonction ni des consignes expérimentales (F(2;108)=1,08, ns), ni du moment de son émission (F(1;108)=2,71, ns). La baisse observée dans les deux groupes avec tâche d'orientation n'est pas significative. Les sujets maintiennent donc leur niveau de certitude associé à la performance prédite entre les deux estimations bien que la prédiction évolue significativement. Les sujets ne semblent pas utiliser cette échelle de certitude pour moduler leurs jugements prédictifs.