L’analyse architecturale, de nature typo-morphologique, étudie son objet – le plus souvent un ensemble de bâtiments – dans une perspective d’ensemble, susceptible de montrer au sein de ce corpus ce qui fait à la fois son identité et sa diversité 7.
La démarche met donc en oeuvre des méthodes de description, de comparaison et d’analyse des spécimens étudiés visant à en dépasser la simple approche sensible, pour en atteindre une compréhension, essentiellement du point de vue morphologique. C’est par la mise en exergue de certaines propriétés qui les distinguent ou rapprochent entre eux, au sein de l’ensemble de la production, que se trouve caractérisé chaque spécimen.
Tous deviennent ainsi, de perceptibles et isolés, intelligibles et comparables entre eux. L’analyse du corpus de spécimens, sur cette base, et via l’interprétation qui peut être faite des résultats, permet de dégager des principes de stabilité, de variation, des lois structurant l’ensemble étudié, donc la catégorisation des spécimens en fonction de types explicites.
Trois précautions s’imposent, pour mener à bien ce type d’analyse :
Postuler que l’objet architectural est, d’une part, un système de formes intelligibles (et non le résultat d’une organisation arbitraire) et d’autre part, un élément d’un ensemble qui l’englobe et le dépasse et qu’il faut également investir,
Renoncer à toute valorisation de l’objet, pour garder le souci de passer du perceptible à l’intelligible, garant de la scientificité des résultats,
Maintenir constant l’effort de décomposition permettant l’analyse, ce qui est parfois complexe dans le champ de l’architecture où les compétences sont axées avant tout sur le travail de synthèse des différents ordres de contraintes pesant sur le projet et l’objet (programmatiques, fonctionnelles, morphologiques, structurelles, esthétiques...).
Le Laboratoire d’Analyse des Formes de l’Ecole d’Architecture de Lyon se consacre – entre autres – à ce type de recherches, sous la direction scientifique de Bernard Duprat, Architecte DPLG.