4.2.1.2 Démarche d’analyse : exemple d’application au corpus

L’encodage de la forme spatiale est nécessaire, afin que le logiciel en repère les différentes entités formelles constitutives. Pour ce qui est de notre corpus, la perspective de mener ultérieurement une analyse exhaustive par observation méthodique, nous a amenés à utiliser la méthode morphométrique dans une visée exploratoire concernant la morphologie globale des objets architecturaux.

Ainsi, à partir du plan du bâtiment, la codification graphique répond au principe suivant :

• Noir pour les vides extérieurs (parc, jardin, terrasse...)

• Blanc pour les espaces bâtis (espaces construits dits hors d’eau et hors d’air)

• Gris moyen pour les vides intérieurs (cour, patio...)

Sur la base de cette forme architecturale ’épurée’, l’analyse effectuée par le logiciel Morgex va prendre en compte différents niveaux de détails topologiques et géométriques, en transformant successivement la forme à analyser, dotant ses contours de différents degrés de précision.

Plus le ’flou’ est élevé, moins les critères géométriques (qualité et mesure des angles, nature droite, brisée ou courbe des lignes, présence de ressauts...) apparaissent, et plus les seules propriétés topologiques demeurent prégnantes (forme ouverte ou fermée, pleine ou évidée, simple ou complexe...), et inversement. A chaque niveau correspond une représentation fréquentielle.

Le logiciel est capable de livrer le facteur à partir duquel on passe d’une nature topologique à une nature géométrique de ses propriétés. Il livre en fin d’analyse une courbe morphométrique correspondant à la forme étudiée.

Dès lors qu’on s’intéresse à un nombre élevé d’objets formels, le traitement de l’information obtenue, en vue d’en interpréter les propriétés d’identité et de diversité, peut se faire :

• Soit à partir des courbes et de leur analyse par comparaison, la représentation des courbes sur un même graphe pouvant mettre par exemple en avant des ’secteurs’ de forte superposition – ce qui révélerait une forte identité au niveau morphologique considéré.

• Soit à partir d’une analyse statistique multidimensionnelle, prenant comme individus l’ensemble des spécimens, caractérisés par des variables continues, chacune correspondant à un descripteur énergétique de la forme, dégagé par l’analyse morphométrique. La méthode utilisée est alors l’analyse en composantes principales. Des courbes, on passe ainsi à un nuage de points dont on interprète les propriétés afin de déceler les affinités et diversités structurelles.

C’est là la difficulté majeure du travail, puisque les variables numériques ne signalent pas d’emblée les caractères morphologiques auxquels ils renvoient, cependant que l’analyse est totalement objective. Disons alors que la part de ’subjectivité’ du chercheur est ici rejetée en aval de l’analyse des objets. Nous allons donc passer, cette présentation très succincte de la méthode effectuée, à son application à notre corpus.