5.1.1.2 Au-delà de la typologie : des types comme constructions abstraites

« ‘Le type est un objet abstrait construit par l’analyse qui permet de rendre compte avec économie des propriétés essentielles d’une catégorie d’objets réels ’» (Panerai P., cité in Bonillo J.L., 1991, p. 263). A travers l’établissement d’une typologie, quelle qu’elle soit, c’est bien la définition de types représentatifs qui est visée. Mais, pour être l’objectif du travail de typologie, la détermination des types ne lui est pas moins coextensive : de quoi souhaite-t-on rendre compte à travers la construction d’un type, réunissant les propriétés emblématiques d’un ensemble d’objets, dans une typologie réordonnant leur ensemble ? Telle est bien la question initiant la démarche de travail.

J.P.Frey nous dit que le type architectural « n’est plus tout à fait le type en soi de départ, mais un type pour soi, par la conceptualisation dont il fait l’objet » (1991, p. 52, s/a) : le type n’a de valeur euristique que dans le cadre qui lui a donné naissance et que par rapport à l’objet de connaissance visé par celui qui l’a construit. Face aux typologies spontanées, qui ressortent du sens commun, par le biais d’une classification reposant sur le langage, sur des valeurs socioculturelles, sur des stimulus perceptifs... « objectiver cette classification suppose de dresser une sorte de tableau d’ensemble des divers types d’édifices en présence sur un terrain précis » (ibid., s/a). La détermination du type pour soi, selon sa propre formule, type comme construction abstraite permettant de rendre compte d’un ensemble de propriétés discriminantes significatives, communes à une classe d’objets réels isolés ou de types en soi, nécessite de « considérer l’homogénéité de la classe donnée et formuler des hypothèses sur ce que j’appellerais, nous dit l’auteur, des singularités problématiques » (ibid., p. 53. s/a). Mais, au-delà du type construit, toute discrimination plus fine n’est pas impossible. En effet, comme nous l’indique B.Duprat (1991), aux propriétés premières permettant de repérer un type comme ensemble de propriétés discriminantes à l’échelle du corpus, peuvent s’adjoindre des variations secondes qu’il importera de signaler. La typologie finale devra ainsi rendre compte de chaque type mais aussi des variantes possibles pour chacun d’entre eux.