5.2.2.4 La Charminelle et Seyssuel : une situation idéale pour discuter les hypothèses

Nous ne pouvons pas, suite à la présentation des quatre cas choisis pour la phase de travail clinique de notre recherche, ne pas donner quelques éléments relatifs aux deux institutions jumelles que sont les M.A.S. de la Charminelle et de Seyssuel. Toutes deux bâties à partir d’un même projet architectural, sur un même plan reproduit en miroir, ces deux maisons d’accueil présentaient une situation idéale pour discuter nos hypothèses, la variable architecturale s’y trouvant de fait ’immobilisée’. Le repérage de problématiques proches ou au contraire de composantes imaginaires ou inconscientes différentes, en lien avec l’architecture, aurait été particulièrement intéressant à opérer dans un tel cadre.

Cependant, le refus de participer à cette phase plus approfondie de notre recherche, dans le cadre d’un travail clinique, opposé par le directeur de l’un de ces établissements, devaient nous conduire à laisser de côté ce travail de comparaison. Comme cela arrive parfois, face aux aléas que peut rencontrer un processus de recherche, il nous a fallu faire le deuil d’une si peu commune opportunité. Et ce n’est certes pas l’un des moindres enseignements qui peut émailler le cours d’un travail de thèse.

Arrivés au terme de cette rapide synthèse que nous souhaitions développer à partir de notre travail de typologie architecturale, en guise de transition vers la clinique, il nous faut souligner, à la suite de tant d’autres chercheurs en ce domaine, que la construction de telles classifications et des types qui les ordonnent, pour avoir un intérêt en soi comme outil et objet de connaissance de lois morphologiques, ne gagne véritablement toute sa valeur euristique qu’à faire appel à des données extérieures permettant d’en enrichir le sens. Et si J.P. Frey précise que « rendre raison du fonctionnement effectif de ce que l’on aura identifié comme un type, [repose] en particulier sur l’analyse et l’exposé de la spécificité des pratiques sociales qui sont censées lui avoir donné naissance » (1991, p. 53, s/a), on ne peut que constater combien une telle préoccupation s’avère fort proche des nôtres. Cependant, pour nous intéresser aux institutions et aux groupes, c’est bien moins à la dimension sociale que nous allons faire appel, qu’à la dimension psychique, la clinique, à cet égard, ayant rarement contribué – à notre connaissance – à une telle démarche d’explicitation des typologies architecturales.

Et c’est par l’étude des quatre institutions choisies ici comme cas cliniques que nous entendons mener dès à présent un tel travail.