6.1.2.1 Réunion de recherche et demande de formation...

Notons d’emblée une caractéristique commune à l’ensemble des groupes : nombre de participants sont venus à la réunion, consciemment ou non, en position de demandeurs, comme en situation de formation, ce qui était repérable à travers les blocs-notes apportés en séance, les thèmes et questions pensés en vue de la réunion – ce qui me sera souvent dit en fin de séance. Certes, à travers l’échange proposé par ce temps en commun, et bien entendu par la méthode, les participants étaient en situation de travailler et d’apprendre quelque chose de leur propre mode de relation à l’espace concret. Mais il n’en demeure pas moins que ma position de demandeur, en tant que chercheur venant quérir un savoir auprès d’eux sur leurs pratiques dans les lieux, s’est trouvée questionnée par cette attente plus ou moins consciente des participants. Pour n’évoquer que le sentiment de culpabilité lié à ma position de chercheur, ’intrusif’, ’voyeur’ à propos de quelque chose qui leur serait insu, susceptible de les en spolier, on peut dire qu’elle ne pouvait qu’être plus sensible, par le refus que j’opposai au don de savoir demandé .

A cet égard, le temps de reprise final aménagé dans le dispositif s’est révélé fort bénéfique. De même, et plus en amont, il nous faut signaler – là réside aussi l’intérêt de fonctionner avec des groupes réels, en petits effectifs – que le fonctionnement des groupes ne semble pas avoir été affecté, dans le vécu in situ, en tout cas, par une phase schizo-paranoïde trop marquée : les prises de parole furent relativement faciles, et les échanges fluides, même quand les thèmes ou événements abordés se révélaient pénibles et affectivement très chargés.