Notre clinique principale étant constituée des cas cliniques que le chapitre précédent avait pour objet de présenter, il ne s’agit pas de livrer ici une analyse exhaustive des 17 entretiens que nous avons eu avec les directeurs des institutions constitutives de notre corpus 78.
A l’examen de ceux-ci, se dégagent pourtant un certain nombre d’axes communs, permettant tout à la fois de cerner des lignes directrices qui se tissent au sein de l’ensemble, d’un entretien à l’autre, et de relever, chemin faisant, les problématiques qui se trouvent plus spécifiquement associées dans l’une ou l’autre des institutions considérées. De cette clinique à l’échelle du corpus, on peut ainsi avoir une vision tout à la fois globale des fondements inconscients qui en vectorisent le contenu, et spécifique dans les fils associatifs qui s’y déploient, pour mettre plus largement en exergue ce qui colore l’imaginaire des M.A.S., en regard de la clinique des études de cas. Cependant, nous n’adopterons pas ce propos ici.
Nous entendons en effet le réserver, de façon à le tenir de façon tout à la fois moins redondante et plus efficace, pour le temps de la discussion de nos hypothèses de recherche, face à la reprise transversale de notre clinique principale. Convoqués pour venir à l’appui ou en contrepoint de nos quatre cas cliniques, les entretiens y trouveront naturellement leur place sous forme de vignettes cliniques, épargnant au lecteur les effets de la reprise tout en lui proposant ceux de la nouveauté, susceptibles d’éclairer différemment le propos, voire d’infléchir la formulation des résultats auxquels nous serons susceptibles d’aboutir. La particularité de cette clinique d’appui nous fonde à formuler pareille attente : elle repose en effet sur la parole d’un sujet qui, de par son statut de directeur en sein de l’institution, tient une position intermédiaire entre le dedans et le dehors, l’actuel et l’origine, les professionnels et les groupes instituants. Et, pour mieux restituer aux directeurs – plus tard et de façon plus approfondie – ce statut intermédiaire, c’est aux fondateurs des M.A.S. que nous allons nous intéresser dès maintenant, pour examiner de leurs propos d’hier les fondements inconscients.
Intéressons-nous donc à l’examen de notre deuxième clinique d’appui, constituée de textes législatifs et d’écrits associatifs portant sur les maisons d’accueil spécialisées.
Il s’agit d’entretiens non-directifs d’une heure, réalisés avec chaque directeur des 17 institutions, suite à une première prise de contact avec ces derniers à propos du projet de recherche. Ces entretiens ont tous été effectués avant que ne soit mis en place le dispositif de recherche avec les groupes Photolangage©. Tous furent le point de départ d’une visite des locaux et, à cette occasion, d’une rencontre informelle avec le personnel.