8.2.1 L’utopie : de la réalité architecturale à l’imaginaire des deux institutions

Notre approche de la clinique pourra utilement tirer profit de la distinction que nous choisissons d’opérer, à la suite de R.Prost (1992, p. 13) et de ses travaux en analyse architecturale s’attachant à l’investigation méthodologique de la conception en architecture, entre deux dimensions : la première, qualifiée de procédurale, s’intéresse à cerner la conception en tant que démarche : elle qualifie le projet architectural dans les processus qu’il met en oeuvre pour sa réalisation ; la deuxième, dite substantive, rend compte de la conception dans la visée qui est la sienne d’être lieu d’une production : elle qualifie l’objet architectural dans la substance qui est la sienne au fil de son déroulement.

Pour la clarté de la démonstration, nous proposons ainsi de distinguer les manifestations de type utopique d’une part dans la dimension procédurale – l’utopie comme processus de création des M.AS. – de celles repérables dans la dimension substantive des établissements – les caractéristiques utopiques dans l’architecture et le fonctionnement des institutions. En bref, il s’agit de repérer ce qui, dans l’institutionnalisation d’une part, dans l’institution d’autre part, porte trace de l’utopie. Et c’est par la seconde que nous allons commencer, pour mieux remonter ensuite vers ce qui semble en être à l’origine, dans le processus de création.