9. Discussion des Sous-Hypothèses

La position que nous avons adoptée dans notre travail, conteur de l’histoire de ces institutions que sont les M.A.S., en quête de ce qui les vit naître hier à partir de ce qui nous en est transmis par leurs habitants d’aujourd’hui, nous impose de reprendre ici à rebours notre édifice conjectural.

En effet, ce que nous avons eu le souci de formuler par le biais de nos quatre sous-hypothèses – dont le propos était de distinguer, pour mieux les détailler, des moments clé ainsi que des caracté-ristiques particulières de cette fixation, par l’utopique, dans l’architectural, de contenus psychiques propres aux M.A.S. – relevait d’une logique calquant la succession de leur énoncé, sur la chronologie du processus à modéliser.

Cependant, il nous semble difficilement possible de les appréhender ainsi : le processus de démonstration qui doit être le nôtre, prenant acte d’une réalité aujourd’hui observable pour en questionner les origines, nous impose en effet, pour être épistémologiquement rigoureux, de procéder à l’inverse de leur formulation. Il suppose ainsi que nous commencions par l’étape finale, pour en remonter l’enchaînement vers le début... puisqu’on ne suit pas le projet de ses prémices vers sa concrétisation mais adoptons la position contraire.

La nature même de nos sous-hypothèses nous conduit à adopter cette position rigoureuse :

Les deux dernières ressortissent en effet d’un travail d’observation et d’écoute clinique s’étayant sur un matériel de ’première main’ : l’un s’intéressant au vécu actuel des équipes, l’autre à ce qui est repérable aujourd’hui dans l’architecture réalisée.

Les deux premières sont, quant à elle, dotées d’une nature plus interprétative, fondée sur le repérage de certains éléments que seule l’analyse première du matériel permet de mettre en lumière ; celles-ci ne tirent donc toute leur valeur qu’à s’étayer sur les deux autres.

Ainsi, alors que l’énoncé de nos sous-hypothèses de recherche se trouve totalement fondé, dans l’ordre qu’il adopte, au regard du modèle théorique auquel nous souhaitons aboutir, il est clair qu’on ne peut pas l’appréhender comme cela, dans le cadre d’un processus de démonstration.

Nous proposons donc à notre lecteur de reprendre le matériel réuni et analysé jusqu’ici, de le soumettre au filtre de nos sous-hypothèses, pour repérer dans un premier temps ’ce qui est à y entendre et à y voir’ (sous-hypothèses 4 et 3), pour ne formuler que dans un deuxième temps ’ce que cela donne à penser’ (sous-hypothèses 2 et 1). Alors seulement, quand l’intégralité du cheminement sera fait à rebours, nous pourrons proposer une synthèse de ce processus dans la logique et la chronologie de ses étapes, dont nous aurons fait au préalable la démonstration.