9.1.1.2 Dans l’architecture : un potentiel défensif présent et réutilisable

Les défauts originels de l’espace comme défense contre l’angoisse

Vignette clinique : Un peu d’intimité ? Non, merci ! : « C’est vrai qu’on a un discours un peu paradoxal par rapport à l’intimité », nous disait Michel, éducateur dans une autre M.A.S. de notre corpus, au cours d’un groupe Photolangage©. Le contexte dans lequel vient ce constat n’est pas anodin. D’emblée, la question du regard est posée dans les échanges. « Tout est à voir ici... Toute leur vie, on la voit, il n’y a pas d’intimité... et la seule façon d’y échapper, c’est de fermer... ». « Pourtant, pendant les toilettes, tout est ouvert » (Sylvie). Car fermer, n’est-ce pas justement prendre le risque de cette intimité ? Même si « la spécification de cet espace ne s’accompagne pas obligatoirement de la dimension privée qui y est attachée, [...] la salle de bain [... est] le ’lieu spécifique des corps dénudés’ » (Chavaroche P., 1997, p. 45). S’y impose alors la confrontation avec l’éveil d’une fantasmatique de scène primitive incestueuse et monstrueuse. La suite de la séance en fournit l’illustration.

Thierry, arrivé à la M.A.S. depuis moins d’un an, présente en effet sa photo, celle d’un petit garçon nu, pour exprimer combien il avait été « choqué au début » : ‘« j’avais l’impression qu’ils avaient tous les fesses à l’air ! Tous, nus ! ». « On entre dans une salle de bain, il y a des hommes, des femmes, nus ! ’»... Mais c’est sa dernière remarque qui provoque une montée d’angoisse en même temps que de rires défensifs : « ‘Il n’y avait aucune pudeur, autant pour les soignants que pour les résidents ’» !

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Suit alors cette réaction de Michel, concernant l’aspect paradoxal de l’attitude adoptée par l’équipe, dont il s’explique en ces termes : « Moi, je suis un des premiers à faire une toilette, la porte ouverte ! Et on me le fait remarquer souvent... les stagiaires notamment, les gens qui justement débarquent »... réflexion qui renvoie sans aucun doute, de façon détournée, à l’arrivée récente de Thierry. « C’est un peu paradoxal, continue-t-il, mais ils doivent se sentir protégés, quand s’est fermé à clé ». Sylvie intervient alors : ‘« c’est l’architecture qui nous y incite : ou on ferme la porte, et alors... ou on ne peut pas éviter que tout soit ouvert, sous le regard’ ». Michel, visiblement ému, déclare : « Moi, je ne peux pas... dans un salle de bain la porte fermée ! » ; suit un silence, et il ajoute : « Moi, comme ça je pète les plombs... ».

L’idée d’une relation sexuelle fantasmée avec le résident, suggérée inconsciemment par Thierry, semble ainsi révéler combien, dès lors que par l’architecture est donnée la possibilité de préserver l’intimité du temps de la toilette, le corps à corps privé qui s’y joue peut générer d’angoisse. Et la photo d’un jeune enfant, représentant le résident, ne suffit pas endiguer le flux pulsionnel libéré par cette érotisation redoutée de la relation ; car la réalité du corps est là : « avec des résidents adultes dont le corps présente tous les caractères liés à cet âge, en particulier les caractères sexuels, cette proximité ne va pas de soi et confronte les éducateurs et les soignants à des limites personnelles qu’il faut dépasser » (Chavaroche P., 1996, p. 20). Sinon, comme le confirme Sylvie, « ‘on est constamment pris entre dans ce paradoxe : ou on ouvre beaucoup, ou on ferme beaucoup’ ». Mais Michel semble ne pas pouvoir tolérer cette évocation de porte close, et il tonne, bien que dans une formule le désimpliquant manifestement de son propos : « ‘Mais il y a des gens qui réagissent très fort à cela ! La porte ouverte pendant les toilettes, ceux qui ne supportent pas... il viennent la fermer systématiquement... et il faut alors la rouvrir, et encore...’ ». Ainsi, quand le dispositif spatial permet d’assurer de façon trop étanche l’intimité, est-on en présence d’une angoisse qui peut-être tout aussi éprouvante à gérer, que lorsque prime la promiscuité collective. Au point d’en rechercher le renversement. Aussi, quand Thierry déplore que les « rideaux ont ’volé’, qu’on est sans rien » – nus, nous aussi, comme le garçonnet de la photo ? – « ‘qu’il faudrait quand même un peu de cloisonnement’ », Michel n’hésite pas : ‘« ... cloisonnement... il ne faut pas tomber dans l’enfermement !’ ».

‘« L’intimité, si tu veux vraiment y prêter attention, tu y passes toute ton énergie... parce que c’est vraiment ingérable’ », tel est le dernier constat de Michel, nous livrant par là combien s’épuise son énergie psychique dans cette lutte contre des motions pulsionnelles intolérables. Sylvie abonde dans son sens : « on passe plus d’énergie à faire Ça qu’à passer du temps avec eux ». Comment mieux formuler, dans ces situations difficiles, le retrait de la relation avec le résident, qu’implique la nécessité de faire avec son propre Ça ?

Ainsi, n’est-on pas mis en demeure de signaler combien, face à la charge anxiogène que porte le travail auprès de personnes handicapées gravement dépendantes, certaines caractéristiques architecturales – objectivement critiquables – peuvent fournir le recours permettant de s’en préserver ? Que la diatribe à l’égard de l’impossible maintien de l’intimité soit virulente n’interdit pas en effet pour autant d’en tirer bénéfice... bien au contraire. Bafouer l’intimité du résident adulte sur les bases que les fondateurs ont fournies – via le dispositif matériel – à ce même mouvement, peut relever d’une véritable démarche de sauvegarde psychique, lorsque son propre débordement pulsionnel n’est plus gérable pour le soignant : « c’est l’architecture qui nous y incite : ou on ferme la porte, et alors... ou on ne peut pas éviter que tout soit ouvert, sous le regard ». On a vu, avec les cas cliniques de Montplaisant et des Montaines quel destin peut avoir pareille situation si aucun secours ne peut être rencontré, et, s’il ne l’est du côté du groupe, s’il ne l’est du côté des espaces institutionnels officiels ou interstitiels, peut-être, alors, en dernier ressort, incombe-t-il à l’architecture de l’assurer avec les moyens qui sont les siens ?

L’espace-prothèse : une défense dans et par l’espace : Par ce bref insert, nous souhaitons évoquer ici quelques résultats qu’ont apportés nos travaux de recherche menés dans le cadre du D.E.A. de Psychologie clinique (Courteix S., 1997), dans le prolongement duquel se situe cette thèse.

Nous y avons tenté la modélisation d’un mécanisme à travers lequel une équipe assurant la prise en charge séquentielle d’adolescents aux pathologies diverses (troubles du comportement, névroses aux symptômes invalidants, psychoses, états limites) trouvait appui sur la dimension matérielle des lieux de prise en charge, pour figer momentanément l’angoisse apparue suite à un événement ayant fait volé en éclat la limite différenciatrice entre soignants et soignés, et mis en danger de rupture le lien groupal entre les soignants.

Cette fonction que nous avons proposé de nommer espace-prothèse, tire son efficace, selon ce que nous en avons repéré, « à la fois [d’une] double causalité et [d’une] indécidabilité » (ibid., p. 59) de l’origine de l’événement traumatique : de la défaillance de la fonction pare-excitatrice de l’appareil psychique groupal (Kaës R, 1976, 1993), ou de la déficience du dispositif matériel, on ne doit pouvoir identifier les rapports d’enchaînement ni de causalité. C’est « la surdétermination de la situation, dont le potentiel disruptif enclenche le processus » (ibid.) qui autorise le recours à l’espace-prothèse, permettant‘ ’« l’installation d’un groupe en état d’illusion [au sens repéré et théorisé par D.Anzieu, 1981], pour préserver le lien intersubjectif menacé de rupture. Il vise à projeter dans l’espace matériel du groupement l’origine de l’événement traumatique, sa charge disruptive ainsi que la défaillance propre à l’espace psychique groupal qu’il a mis à jour (mise en défaut des capacités pare-excitatrices et élaboratives) » (ibid.). Le bon-objet groupe survit ainsi, alors que l’espace extérieur mauvais-objet est fécalisé.

Il nous semble possible de voir les bases de cette fonction prothétique, dans les cas examinés ici, mais l’achoppement dans sa mise en place et, partant, dans son efficace, nous interroge. En effet, dans le cas qui fit l’objet de notre recherche de D.E.A., le dégagement qui a pu s’opérer par ce biais, donc permettre à l’espace de remplir pleinement son rôle de prothèse des fonctions psychiques de contention et de contenance de l’appareil psychique groupal, est dû en grande partie à l’oeuvre de création qu’ont pu exercer les soignants sur l’espace : création d’un discours, mais aussi d’une aire réelle de traitement du conflit, par réorganisation de l’espace matériel. Les cas que nous abordons ici ne semblent pas révéler une telle souplesse, de la part des conditions spatiales réelles du groupement, ni une telle aptitude créatrice et élaboratrice, de la part des soignants. Nous tenions en effet l’espace-prothèse, « comme toute modalité défensive, [... pour] nécessaire et bénéfique. Mais son maintien, ajoutions-nous, entraînerait le groupe dans une organisation pathologique du lien intersubjectif (idéologie ou utopie systématique) pouvant entraver gravement la vie même du groupe ainsi que la réalisation de sa tâche thérapeutique » (ibid., p. 60). Ainsi, déjà, la question de l’utopie était posée, et cette précision que nous apportions sur le devenir de la mise en place d’un tel mécanisme défensif, nous donne ici les bases d’un examen plus poussé. Tentons alors d’examiner ce qu’il en est dans les M.A.S. de l’échec de la mise en place d’une telle fonction...

Une compulsion à répéter : une injonction venue de l’origine ?

Un exemple : le cas des Montaines : « Pour ce qui est du matériel, on a décidé maintenant d’attendre de voir ce dont les équipes ont besoin avant de faire les investissements. Eh bien ! on pourrait s’attendre à ce que le personnel prenne le problème à bras le corps... mais l’expérience permet quand même d’acheter des chaises à WC trop basses pour passer au-dessus des cuvettes, du matériel de transfert qui ne sert quasiment pas et des sièges de baignoires trop larges pour aller dedans... et tout ça après l’avoir testé ! Il y a sûrement à interroger les choses du côté des représentations inconscientes du personnel, et de la question de la répétition ». Par cette confession sans équivoque, le directeur de la M.A.S. nous disait combien, malgré la prise en compte de « l’expérience », nous dirions l’épreuve de réalité, se reproduisaient des choix totalement incompatibles avec la qualité de la prise en charge, ce que nous traduirions volontiers comme une compulsion à répéter ce que le refoulement originaire des fondateurs à produit : une mise à distance du désir de meurtre. Pourtant, S.Freud (1920) ne nous dit-il pas de l’oeuvre de la compulsion de répétition qu’elle engage la reproduction du déplaisant ? Ici, l’ajournement opéré par l’oeuvre de la compulsion, ne tendrait-elle pas plutôt à éloigner le déplaisir suscité par le retour de cette mort inaugurale dans le réel ?

Examinons ce point de plus près. D’une part, on remarque que cette compulsion ne porte que sur un domaine très particulier de l’expérience, qui touche essentiellement au dispositif sanitaire, donc celui qui constitue l’ancrage réel de la fantasmatique sous-jacente : la noyade du résident. D’autre part, on note que, du fait de l’inadaptation des équipements choisis par répétition en conformité avec les contenus inconscients refoulés originairement, les risques n’en apparaissent que plus grands d’une prise en charge inadéquate susceptible de reproduire la mort inaugurale contre quoi est fondée l’institution.

On entrevoit alors un point sur lequel nous auront à revenir, tout particulièrement lors de la discussion de la première sous-hypothèse, à savoir : R. Kaës nous dit de l’institution qu’elle « n’est pas seulement le lieu d’accomplissement, imaginaire, de désirs refoulés. Elle est aussi le lieu et l’occasion d’organisation de défenses contre ces désirs » (1987, p. 44). Or, jusqu’ici, c’est essentiellement l’aspect défensif que nous avons signalé. Envisager la question selon la première proposition de l’auteur, nous amènerait à la poser en ces termes : si l’institution se fonde sur la mise en place d’un pacte dénégatif portant sur un désir dont les fondateurs veulent se défendre – celui du meurtre de l’enfant handicapé par ses parents ? –, ne s’organise-t-elle pas aussi comme lieu de réalisation de désir : celui du même meurtre, mais délégué à l’institution, donc aux soignants ?

L’oeuvre de cette compulsion à laquelle les soignants sont enjoints conduirait ainsi à les enfermer dans le paradoxe suivant : ’ Pour ne pas noyer le résident, reproduis les erreurs qui évitent de le mettre à l’eau ! Mais si tu reproduis ces erreurs, en le mettant à l’eau, tu ne peux que le noyer ! ’. Une tentative de sortie du paradoxe reviendrait alors à ne pas reproduire les erreurs, ce qui aboutirait à pouvoir mettre le résident à l’eau, et ouvrirait donc tout le champ à la possibilité pour lui de s’y noyer !

La répétition : le lien à l’origine : Plusieurs questions s’ouvrent ici, dont on souhaite faire part au lecteur, quand bien même les réponses n’y seraient apportées que plus tard. Elles témoignent du lien effectif qui s’opère par delà le découpage didactique qu’impose nos sous-hypothèses d’un processus complexe intriquant de nombreuses problématiques.

La compulsion à répéter « fait se manifester et s’actualiser des motions pulsionnelles refoulées » (Freud S., 1920, p. 60) par le sujet ; or, on s’interroge ici sur une répétition compulsive de la part des soignants qui porterait sur des contenus refoulés propres aux fondateurs. Comment envisager tout à la fois cette discontinuité et ce lien ? S’agirait-il de l’oeuvre d’une transmission psychique inconsciente dont il s’agirait d’expliciter le mécanisme, concernant la question du handicap (Ciccone A., 1996, 1997, 1999) ? Ou s’agirait-il, par le biais de cette compulsion à répéter – sur le mode des fonda-teurs – l’incrustation dans la réalité matérielle du refoulé originaire, d’une tentative de la part des soignants de se dégager du désir de meurtre de l’autre trop présent pour pouvoir reconnaître, et l’élaborer, la présence de ce même désir de meurtre en soi ?

La répétition compulsive du déplaisaisant trouverait ainsi dans différents registres le terrain de son expression : une inscription réitérée du désir de meurtre fondateur de l’institution dans la dimension matérielle, imposant une confrontation permanente ; mais encore la rencontre des personnels soignants avec leur propre désir inconscient de meurtre à l’égard du handicapé, à travers aussi l’accroissement de l’angoisse inhérente à la prise en charge dans un corps à corps dont la défaillance des systèmes techniques empêche l’ouverture...

Peut-être alors que l’échec de l’épreuve de réalité, sur la base d’une saine perception des signes objectifs extérieurs, ne peut qu’être certain, du simple fait que ces derniers portent objectivement les marques de la fantasmatique sous-jacente (système sanitaire figurant la présence du désir de meurtre). Prendre ainsi en compte les exigences réelles de la prise en charge reviendrait indubitablement à s’enfermer un peu plus dans ce que les fondateurs y ont saturés de productions inconscientes morbides. Sur cette voie alors s’engagerait un processus de compulsion à répéter...

Nous laisserons, pour finir sur ce point, la parole à quelques soignants : « C’est difficile de se représenter les choses... quand on s’est tous réunis pour y penser, je suis sûre qu’on n’a pas bien vu les difficultés [...] et c’est pareil qu’avant » ; « c’est pointé, c’est parlé, et il y a peut-être même une volonté derrière de vouloir modifier... mais c’est très difficile de changer quelque chose », « alors on reproduit même ce que l’on critique ». « Je ne sais pas si, au niveau architectural, on pourra penser autrement... ».

Une architecture suffisamment bonne, donc... défaillante ? : Dès lors, on peut s’interroger sur les deux versants examinés ici dans cette sous-hypothèse : est-ce que les personnels soignants trouvent dans ce qui est incrusté dans la dimension matérielle de quoi se défendre contre ce qui y est incrusté à l’origine et fait retour – auquel cas, ces contenus, dans leur aspect bi-face , seraient tout à la fois origine de souffrance mais support de défense ? Et, dans l’affirmative, une architecture pleinement adaptée à la pratique fournirait-elle un même étayage contre la rencontre traumatique issue de la prise en charge des personnes handicapées ? Au regard de notre clinique, et d’autres cas rencontrés, on peut en douter...

En effet, comme nous le disions ailleurs, « imaginons – non, plutôt : n’imaginons jamais ! – une M.A.S. dont l’architecture mettrait en avant la différence des sujets qui l’habitent, dans leurs difformités, leurs incapacités, dans leurs régressions ! Qui pourrait y travailler ? Qui, plus encore, pourrait y vivre ? Personne ». (Courteix S., 2000a, p. 118). En effet, « des lieux et des équipements, pour inadaptés qu’ils soient, qui ne renvoient pas en permanence cette spécificité, qui permettent d’échapper aux représentations de l’anormalité qui ne peuvent manquer d’advenir, sont des lieux qui portent en eux les moyens ’passifs’ de lutte contre l’usure. Dans leurs défauts se maintient un mouvement de vie, dans le déni qu’ils supportent, la réalité du handicap s’estompe pour que la différence dans l’anormal tombe elle aussi. Mieux vaut, pour la sauvegarde de la prise en charge, faire avec l’inadaptation des lieux, que d’affronter quotidiennement – en toute conscience – l’inadaptation des résidents. L’architecture, en figeant ce déni, réalise ce voeux » (ibid., p. 116). Et la clinique présentée jusqu’ici, dans différentes mesures, et sur laquelle repose en grande partie ce propos, illustre fort bien cette demande qu’il nous faut adresser à l’architecture : être suffisamment défaillante pour être... suffisamment bonne.

Mais cette condition s’avère-t-elle, à elle seule, suffisante ? Car, D.W.Winnicott (1971) est là pour nous le rappeler, ce n’est pas tant de trouver à l’extérieur ce sur quoi étayer la construction de notre identité qui importe ; en retour, faire oeuvre de création interne est primordial. C’est bien alors dans le trouvé-créé que se joue toute l’expérience intégratrice. Ainsi en irait-il de l’appui rencontré sur l’espace matériel : si les soignants peuvent trouver dans les caractéristiques architecturales de quoi se défendre contre la traumatique confrontation au handicap, pour être efficace et permettre une élaboration de l’expérience traumatique, encore faut-il que ce qui est trouvé puisse être support de création. A cette seule condition, l’espace matériel peut se proposer comme support de transitionnalité, et donc fournir cette fonction d’espace-prothèse que nous modélisions ailleurs. En-deçà de toute possibilité de création à partir de la réalité matérielle, toute fonction prothétique ne pourrait ainsi émerger. En la matière, l’oeuvre de l’utopie ne proposant à ses habitants que de trouver du tout-déjà-créé, que peut-il advenir ? Qu’est-ce que l’architecture se doit d’accueillir à ce prix ? Pour le découvrir, il nous faut aller plus avant dans l’examen de nos trois autres sous-hypothèses.