9.1.4 Sh 1 : La M.A.S. : un Lieu Idéal comme réponse à l’irreprésentable

Dans le droit fil des résultats apportés par l’examen de la deuxième sous-hypothèse, on note une véritable difficulté à ’rêver’ l’institution dans l’espace de transitionnalité propre à l’utopie.

Quel effet traumatique inaugural serait à l’origine de cette rupture du potentiel élaboratif que l’utopie serait à même d’offrir à ces fondateurs qui achoppent à la contenir dans le texte, et semblent projeter – non seulement au sens du mécanisme psychique, mais au sens du processus conceptuel en architecture – les fantasmes, angoisses et représentations impossibles à traduire dans les mots, de façon brute dans la réalité matérielle de leurs établissements ?

Afin de tenter de répondre à pareille interrogation, notre première sous-hypothèse, rendant compte de l’origine du mécanisme dont nous venons jusqu’ici de ’remonter’ la logique, proposait :

• La création d’une M.A.S. reposerait sur un mode de mentalisation spécifique permettant de répondre au traumatisme de la confrontation au polyhandicap, dans ce qu’elle génère de violent, d’irreprésentable, de non élaborable.
  Il s’agirait d’un mode de mentalisation de type utopique, recherchant une réponse au contexte de déréliction qui en compose le socle, dans la création d’un lieu idéal de réparation.

Là encore, pour ne pas déroger à la conduite adoptée jusqu’ici, nous partirons des éléments nous permettant d’établir le statut de la M.A.S. comme lieu idéal – ce qui s’impose, vu le jour opposé sous lequel nous l’avons rencontrée précédemment – afin de mettre en lumière, par la suite, ce que recouvre un telle position des fondateurs à l’endroit de l’institution à créer pour accueillir leurs enfants handicapés.