9.2.3.1 Le devenir du processus et le destin du refoulé au regard de l’histoire institutionnelle

La première perspective qu’il serait intéressant d’envisager, dans le prolongement de ce travail, consiste, dans le droit fil de ce qui vient d’être dit, à interroger le devenir du processus de fondation utopique, au gré des événements qui ponctuent l’histoire institutionnelle, et plus particulièrement ceux qui font se tisser des liens puissants entre vécu actuel et refoulé originaire.

La prégnance des effets traumatiques inhérents à la survenue d’une mort réelle dans l’institution, potentiellement fantasmée comme l’actualisation du désir inconscient de meurtre que l’on croyait endigué grâce à l’oeuvre du refoulement de l’origine, a attiré notre attention, dans le contraste qui se dégageait entre l’imaginaire des groupes rencontrés, et ceux dont l’histoire institutionnelle ne s’avère pas marquée par la présence sous-jacente de cette (ces) mort(s) réelle(s).

Aussi, propose-t-on de formuler l’hypothèse suivante, susceptible de rendre compte de cette différence, dans le destin réservé au refoulé originaire, au regard de l’histoire de l’institution :

[Ha]. La survenue d’événements réels faisant écho au désir de meurtre, objet du refoulement originaire sur lequel repose la fondation de l’institution, ferait passer au premier plan la figuration du refoulé, en lieu et place de la figuration des modes d’organisation inconscient du lien, mobilisés dans le fonctionnement institutionnel.