10.3.1.2 La part symbiotique du lien et la dimension spatiale

a- Dévitalisation du processus et saturation du cadre

Du passage de la maison d’accueil spécialisée à la maison d’accueil spécialisé dans le texte de l’UNAPEI de 1995, nous avons vu que s’opérait une véritable dévitalisation du processus thérapeutique. « ‘Le champ professionnel sera distingué clairement du champ affectif se rapportant au résident (il s’agit là d’un principe de non-ingérence » y lisions-nous, non sans voir un peu plus loin l’avers de ce propos : les familles se gardent « d’intervenir dans le champ technique dont elles n’ont pas la maîtrise’ ». La lecture clinique a montré, sur cette base, comment la définition exclusivement techniciste de la prise en charge thérapeutique trouvait à s’inscrire dans la dimension spatiale telle qu’elle se trouvait définie sous un jour fort normatif. Mais, plus encore, c’est la position présente-absente de la famille qui transparaissait dans le texte qui a attiré notre attention sur ce qui se jouait dans cette M.A.S. que l’on projetait : l’effacement parental, dans sa présence réelle dans la vie de l’institution ne pouvait s’opérer, nous l’avons bien mis en évidence, que pour autant qu’elle se trouvait assurée en contrepartie d’une inaltérable omniprésence dans les murs de l’institution. Ainsi, les modalités symbiotiques du lien dont l’organisateur prévalent se trouve être l’imago maternelle archaïque, le désir inconscient de meurtre et les angoisses inhérentes nous sont apparues comme pleinement inscrites dans l’espace matériel de la prise en charge... saturant la dimension spatiale du cadre à l’aune de l’effet de dévitalisation affective, libidinale, imposée au processus thérapeutique.