4. 2. 3. Alişar

La stratigraphie du site à l’âge du Fer se divise en trois phases 4a, b, c, la dernière étant la plus ancienne.

La citadelle a été fortifiée sur la construction hittite, mais la terrasse (au sud sur le plan de la pl. 45 ⁹⁶³ ) n’avait plus de protection. L’enceinte avait un bastion important à l’ouest et une seule porte au sud avec une rampe d'accès. Il s’agit à cette époque d’un village peu important. Les constructions étaient souvent au moment de leur découverte une masse de murs, de sols, de fosses et de foyers dans laquelle les fouilleurs ont eu du mal à s’orienter. Seules quelques pièces ont été reconnues. Plusieurs murs étaient étroits et faibles, aux assises irrégulières, pl. 45. Les soubassements étaient en pierre, des kerpiç étaient utilisées pour l’élévation. Sur le höyük dit A, on remarque la juxtaposition de plusieurs bâtiments ⁹⁶⁴ . Certains avaient un dallage, parfois représenté sur le dessin, (en grisé sur la planche 46) et d’autres formaient un ensemble (en grisé plus foncé). Ces installations reposaient sur une couche de kerpiç soumise à un feu intense qui scelle l’occupation hittite précédente, au moins au-dessus du mur d’enceinte de la citadelle. Un foyer de type circulaire de très grande taille a été mis au jour, en 15b sur le plan, dont nous ne connaissons pas la fonction exacte, il semble très grand pour un foyer domestique ⁹⁶⁵ .

Le plan, planche 47 ⁹⁶⁶ , assez confus par l’abondance des données, montre à l’est ⁹⁶⁷ deux maisons côte à côte (et reflète bien les difficultés rencontrées dans notre étude pour tenter une synthèse de l'architecture connue et de ses caractéristiques). Toujours à l’est, un mur forme un angle ; délimitation ou enceinte, il est plus épais que les autres murs. Plus à l’ouest se trouve un bâtiment incomplet avec une pièce dans l’angle nord-est. Il est aussi dans un axe nord-sud comme les précédents. Il est très difficile de discerné les murs hachurés représentant le premier niveau post-hittite, sur l'illustration.

Les restes hittites étaient parfois situés sous une couche de deux mètres de détritus ⁹⁶⁸ ou parfois affleurant ⁹⁶⁹ . Il est donc concevable que certains bâtiments plus anciens aient été visibles à la période post-hittite. Suivant les dernières publications avec la stratigraphie définitive fondée sur la typologie de la céramique, notre période d’étude correspondrait à la phase 4. Le premier niveau de l’âge du Fer est appelé 4c ; dans la citadelle il renfermait plusieurs bâtiments plus ou moins quadrangulaires, pl. 48 ⁹⁷⁰ . Les unités sont accolées les unes aux autres, certaines zones sont dallées, notamment le bâtiment D. Il semble qu’il y ait eu une cour entre les deux ensembles au nord et au sud. Les soubassements sont en pierre et les élévations en kerpiç ; des poutres étaient utilisées dans la superstructure comme l’atteste la présence de la grande poutre trouvée dans la maison B ⁹⁷¹ . Il est difficile de retrouver les axes de circulation entre les pièces ; de même les fonctions des édifices nous sont inconnues. Une fortification et une citadelle sont reconstruites sur l’ancienne entrée sud avec une rampe et deux tours bastions à l’est. A l’intérieur, se trouvent une cour haute au sud-est, des bâtiments complexes au sud, au nord le château fortifié. Les installations se concentrent dans la partie centrale et est de la citadelle contrairement à la période suivante 4b.

A la période 4b, l’entrée de la fortification se perfectionne, un bastion est ajouté à l’ouest, la rampe est conservée mais le mur sud est renforcé, pl. 49 ⁹⁷² . Une porte en chicane est ouverte à l’ouest à l’endroit où il y avait un redan dans la phase précédente. Au nord, une tour carrée est placée sur le mur d’enceinte, ce dispositif atteste peut-être des changements politiques et économiques. Toutes les constructions sont contemporaines. La zone de construction dans la citadelle s’est étendue, la zone ouest est maintenant occupée. Deux ou trois édifices en briques et en pierres ont des dimensions très modestes, le bâtiment D servant peut-être pour le stockage. Les constructions sont séparées de deux grands complexes par un mur avec une entrée au nord. Le complexe nord est constitué de sept unités, certaines pavées. Un puits est situé au centre de la citadelle. Du complexe sud, on accède au rempart à l’est de la porte principale. Plusieurs unités sont juxtaposées, pour lesquelles il est difficile de discerner les circulations. Nous constatons le mélange des techniques de constructions et l’absence de lien avec l’architecture de la période précédente et suivante.

Lors de la phase a, l’enceinte n’est pas modifiée sauf en ce qui concerne la porte sud qui est de nouveau réduite, la partie ouest est fermée et celle à l’est est ouverte, un édifice s’y appuie, pl. 50 ⁹⁷³ . Pour l’occupation interne, la zone ouest est occupée par plusieurs dispositifs ; des jarres et des foyers ont été trouvés en place. Un nouveau plan, qui forme un grand rectangle divisé en deux, est employé, il cohabite avec le plan carré utilisé dans les niveaux précédents. Le puits est toujours en fonction ; il est flanqué d’un bassin. Il s’intègre dans un axe de circulation qui part de la porte sud. Même à ce niveau, le site ne semble pas avoir une grande importance administrative ou économique car on ne voit aucun grand entrepôt; peut-être ce type de bâtiment se trouvait-il dans la ville basse. Pendant la deuxième et la troisième phase, la zone à l’ouest de la citadelle est plus densément habitée et entourée par une fortification reliée à la ville haute ⁹⁷⁴ . Cette dernière phase, a, devrait être postérieure à notre période d'étude, la description de l'occupation reflète la continuité dans l'aménagement de la citadelle.