Porsuk

Quatre chantiers sont implantés en différents endroits du site. La couche du Bronze récent (niveau V) est marquée par une strate de destruction, à la suite d’un incendie très violent. Le niveau IV du Fer ancien a un important système de fortifications qui reprend le plan des constructions du niveau V. Cette phase aussi est ravagée par un incendie et une violente destruction avec les mêmes caractéristiques que la précédente. Elle atteint parfois trois mètres d’épaisseur. Un mur d'enceinte daté du VIIe siècle pour son état ancien, et du IVe pour l’état récent a été dégagé 1036 . L’état le plus récent de l’enceinte avec un appareil assez grossier pourrait remonter au VIe siècle. En revanche, l’appareil polygonal plus soigné serait daté du VIIe siècle 1037 . Sous ces deux niveaux de fortifications, ont été mis au jour trois niveaux d’habitats, le plus ancien a été détruit, semble-t-il, au premier millénaire. Il semble que les occupants réutilisent les fortifications hittites même si elles sont très endommagées 1038 . Ils ajoutent des murs de briques rougeâtres qui rappellent un type architectural connu à Tell Halaf où il date du IXe siècle 1039 . Au sud-est, le tracé de l’enceinte est changé. Il y avait trois niveaux superposés avec des traces d’incendie. L’une des destructions serait comprise dans le premier millénaire. Le site comporterait probablement, comme Alişar, une citadelle et une ville basse avec des murailles. Le niveau III du Fer moyen et récent présente une ou plusieurs couches brunes ou jaunes.

Le chantier est (IV) a permis d'atteindre la fortification du début du premier millénaire. Le niveau III daté de la période Alişar IV, grâce à des parallèles avec les productions céramiques, comprenait un gros mur de fortification en gypse avec probablement une tour d'angle. Le niveau IV contenait de la céramique "pré-Alişar IV". Ces deux phases sont de l’âge du Fer 1040 . A cette période, le plan des fortifications hittites est repris avec l’élévation en briques crues d’une arcature ogivale, semblable à des exemples de Tell Halaf 1041 . Malheureusement :

‘"Architecturalement, cette période nous demeure à peu près inconnue à Porsuk en raison du caractère limité des sondages effectués." 1042

Dans la partie est, la fortification du premier millénaire a été reconnue en 1971. Dans le niveau IV, les habitants réutilisent les fortifications de la période précédente. Le niveau antérieur (V, Bronze récent) est constitué d’une pièce avec un sol en terre battue, d'un pithos appuyé contre la muraille. Les murs enduits de terre, sont en briques crues. Les traces d’un incendie violent sont apparentes sur les poutres carbonisées. La céramique grossière ressemble à celle de la période hittite. On retrouve des reconstructions ou des réutilisations de bâtiments hittites. En particulier, le mur nord-est de l'entrée ouest du site comporte au moins deux superstructures consécutives. Dans la structure du mur hittite a été mis au jour un mur perpendiculaire en gypse qui s'enfonce dans le höyük. Il s’agit d’un mur en casemate. Au Fer ancien, des galets et du sable ont été apportés pour constituer un socle et installer le mur au-dessus qui daterait du Fer ancien 1043 .

Dans le secteur des fortifications dans la partie ouest du hüyük, a été mise au jour une tour-bastion de briques crues, petites pierres et galets. Dans un couloir coudé hittite faisant partie du système de fortification, il y avait de grosses poutres carbonisées transversales 1044 . Plusieurs gros murs de pierres ont trois états, le plus ancien portant des traces d’incendie qui pourraient être rapprochées des poutres carbonisées. Dans la tranchée d’exploration, le niveau de destruction d'époque hittite est épais et contient les traces d’un incendie. Une série de pithoi hittites a été écrasée en place par l’affaissement des structures. Entre les deux murs de pierres, la céramique est très rare. La fortification semble avoir été remaniée. En effet, les murs de pierres sont surmontés d'une structure en briques crues.

Notes
1036.

PELON, 1970, 279-286.

1037.

Ibid., 286.

1038.

PELON, 1982, 75-78.

1039.

PELON, 1991, 15-18.

1040.

PELON, 1972, 303-317.

1041.

PELON, 1989, 14-19.

1042.

Ibid., 17.

1043.

PELON, 1994, 157-162.

1044.

PELON, 1972, 301-317.