7. 2. 2. Céramique peinte de Gordion

La céramique peinte se rencontre aussi bien dans les unités de travail que dans des zones plus prestigieuses. Elle ne semble donc pas réservée à une élite bien qu’il soit difficile d'interpréter avec certitude les différentes fonctions des bâtiments. Pour Knudsen, la céramique géométrique de Gordion se situe dans un courant général d'utilisation de motifs géométriques que l'on retrouve en Grèce, en Anatolie de l'ouest et dans les îles Egéennes 1480 .

La pâte des vases peints se rapproche par sa technique de fabrication et sa couleur de celle de la poterie monochrome claire, mais le coloris chamois y est plus fréquent. La qualité va de très fine à grossière, cette dernière étant utilisée pour les grands vases. Contrairement aux productions monochromes, un engobe est appliqué sur la surface des vases peints. Il existe des cas, notamment dans le type Brown-on-Buff 1481 , où l'engobe est absent, l'argile des vases étant de très bonne qualité. Les engobes obtenus à partir d'argile avec beaucoup de mica rappellent les pellicules de mica des vases monochromes 1482 , même si la consistance en est différente. Les différences entre la couleur de la pâte et celle de la surface sont remarquables quand un engobe est utilisé, surtout si celui-ci emploie une argile distincte, ce qui expliquerait l'existence de tessons avec une surface chamois et une pâte rouge ou ocre ou avec une superficie rouge ou ocre et une pâte grise. Il existe des combinaisons d'engobe: l'une ocre sur le bord et l'autre ocre micacée sur le col. Des variations dans l'application de l'engobe et dans la finition sont parfois apparentes. Les peintures bien conservées vont du noir au brun foncé et au rouge sombre, le rouge clair n'étant utilisé que comme couleur secondaire sur les vases bichromes. L'application irrégulière de la peinture foncée donne parfois une impression de bichromie mais il apparaît que dans quelques cas seulement de la peinture diluée a été utilisée intentionnellement. Sur les vases polis, la peinture était appliquée indifféremment avant et après le polissage. Dans le deuxième cas, elle conserve un aspect mat mais a tendance à s'écailler. Dans de nombreux cas, il est impossible de déterminer l'ordre d'application. Les catégories des couleurs de pâtes ne peuvent servir à la classification des céramiques car il existe de très nombreuses variantes qui pourraient s'expliquer par les différentes pratiques des potiers à Gordion, dans sa région et dans le reste de la Phrygie. Les importations sont détectables par leurs formes et leurs motifs plutôt que par leur technique. Le Brown-on-Buff-Brun/chamois utilise une technique et un style pictural particulier, l'argile est toujours très fine sans mica visible à l'œil nu, la surface est très lustrée. Le décor est régi par une logique schématique et un choix de motifs particuliers, le décor dépasse la partie supérieure du vase. Les décors géométriques couvrants présentent une grande richesse sur le thème des damiers et des croisillons 1483 . Ce style a des exemples dans la région d'Ankara 1484 ainsi qu'à Alaettintepe 1485 . De même, la Fine-Line Buff-Chamois à lignes fines, pl. 115 1486 , se distingue tant par son élaboration que ses traits stylistiques récurrents. Au contraire, les groupes de la Polychrome House, pl. 116 1487 et des Ladders-and-Zigzags, pl. 117 1488 ont des techniques de fabrication variables même si l'on y trouve des tendances semblables ou des préférences. Dans le contexte du niveau de destruction, il est difficile d'établir des corrélations techniques entre le style Wavy-Line, pl. 119-120 1489 , le style Chevron-Triangle, pl. 119 1490 et celui de TB 8 1491 . Plusieurs de ces styles se retrouvent dans les niveaux antérieurs et contemporains de la destruction.

Les formes des vases sont comparables à celles des poteries monochromes mais elles ont souvent des profils plus simples sans ornements et détails sophistiqués. Ces différences sont probablement liées à l'absence de nécessité d'un décor complexe en présence d'un décor peint. Sur les vases peints à Gordion, les incisions, les impressions et autres motifs décoratifs sont peu communs, pl. 121-122 1492 . La technique de la céramique peinte dérive, selon Knudsen, du Bronze récent hittite. En revanche, les décors géométriques se rapprochent plutôt du matériel égéen que du matériel proche-oriental. Ils sont comparables, mais la Grèce n'a pas produit d’exemplaires phrygiens. L’absence de contacts entre la Grèce et la Phrygie avant le VIIe siècle est attestée par l’absence de découverte d’objets importés 1493 . Une hypothèse excluant des relations entre la Grèce et la Phrygie avant le VIIe siècle, suggère que la Phrygie ne soit pas exclue de la période géométrique qui serait un développement culturel commun aux îles égéennes et grecques ainsi qu’à l’Anatolie occidentale 1494 . Les productions céramiques sont vues comme indépendantes des développements locaux 1495 . Il semble peu probable que les motifs peints aient eu leur origine en Anatolie aussi bien en ce qui concerne Gordion que les autres sites du plateau. Même si la peinture était un trait commun aux périodes des colonies assyriennes et hittites anciennes, elle ne semble plus en usage à l'époque hittite impériale 1496 , contrairement à l'opinion de Knudsen pour qui elle dérive de poteries hittites du Bronze récent 1497 . Les motifs peints ne peuvent être issus des céramiques faites à la main car celles-ci sont monochromes. Il n'existe que deux exemples non tournés peints qui proviennent de la Terrasse et du niveau de la destruction 1498 , probablement l'un et l'autre des importations, pl. 123 1499 . Une grande jarre à bec et son décor ont des parallèles sur le site de Mamariani en Thessalie 1500 , considéré comme habité par les Phrygiens, avant leur émigration en Anatolie 1501 . Plusieurs thèmes sont semblables sur les deux sites ; cependant plusieurs sont très simples et communs à différentes traditions géométriques. Mais les damiers obliques, les panneaux à X, le méandre sont des signes que l'on retrouve en Grèce et à Gordion mais pas ailleurs en Anatolie. Sams suggère que même si ces dessins semblent d'esprit balkanique, il serait bon de considérer la Grèce géométrique comme la source d'inspiration immédiate. Si les parallèles avec la tradition de la peinture géométrique du nord-ouest de la Grèce sont probants :

‘"they would imply an infiltration of Balkan elements that was later than that represented by exclusively monochrome tradition of Early Handmade." 1502

Il en serait de même pour les motifs imprimés. Les motifs géométriques ont des parallèles en Egée, plutôt que dans le Proche-Orient, cependant aucun n'est strictement identique. Mais, la Grèce n'a pas livré de céramique phrygienne 1503 . Les différences fondamentales dans la composition, la plupart des formes et l'utilisation des thèmes suggère que l'influence vient d'ailleurs. En Phrygie, les décors sont beaucoup plus aérés et à part le type Brown-on-Buff, la partie basse est réservée. Il semble donc que, malgré des influences venues d'Europe la céramique peinte de Gordion rejoigne une "koinè" de céramique peinte qui s'étend d'Anatolie centrale avec Alişar, jusqu'en Syrie du nord avec les sites de Carchémish, Malatya, Hama. Certains thèmes cependant ne se retrouvent qu'à Gordion et ceux-ci très variés ont suggéré que le site et sa région fournissent un échantillonnage de l'ensemble des créations phrygiennes, mais pour l'heure cette hypothèse est invérifiable en l'absence d'une vision complète.

Malgré la petite proportion des productions peintes par rapport aux autres, les décors n'apparaissent pas comme l'œuvre de débutants 1504 . Les motifs utilisés sont très variés, certains ne se retrouvent qu'une ou deux fois alors que d'autres sont récurrents. Les premières apparitions de céramique peinte, et notamment du style à lignes ondulées, se trouvent, dans EPB IIb ; les cercles concentriques y sont rares. Dans les contextes EPB III, IV et V 1505 , on trouve l'ensemble des catégories de base de la céramique peinte gordienne: chamois, rouge, ocre, décors monochromes et bichromes. Dans le niveau de destruction apparaissent les premières importations d'Alişar. Dans les tombes, les vases sont de plus en plus nombreux de MM, Y, KY (où ils sont absents) à P et III (où l'on en trouve 13 et 11). L'absence de vases peut être due à une réduction délibérée de leur nombre dans les tombes 1506 , qui se remarque à Ankara. Le grand tumulus contemporain de P et III contenait quatre vases, alors que METU I et II et ceux d'Anıt Kabir, qui correspondrait au tumulus MM, n'en contenaient aucun.

La forme la plus fréquente est la jarre à embouchure ronde ; on trouve ensuite les jarres à col étroit et embouchure trilobée 1507 , les jarres à grande embouchure trilobée 1508 , les jarres à bec latéral 1509 , les amphores, surtout les kantharoi et les cratères 1510 , ainsi que les jarres à col court et les dinoi 1511 . Les askoi, les vases zoomorphes et quelques supports étaient peints mais ils représentent des cas particuliers et rares.

La plupart des décors sont constitués de bandes horizontales essentiellement sur l'épaule avec des bandeaux ou de motifs en panneaux. On trouve parfois des décors sur le col et/ou la panse. En général, une seule zone est peinte mais il existe des exemples comportant deux ou trois registres 1512 . La rareté d'attestations de décors sur le bas de la panse et les pieds est l'une des différences fondamentales par rapport à la conception des vases grecs peints. L'utilisation de champs différents pour les décors avec beaucoup de liberté quant aux traitements individuels des différents champs est l'une des caractéristiques de la koinè syro-anatolienne. Ces différences de traitement ainsi que de motifs forment les caractéristiques de chaque région de la koinè 1513 . A Gordion, on trouve fréquemment des triangles hachurés sur l'épaule ; par contre, les habitants de l'est du plateau n'utilisaient pas ce motif 1514 dans cette position. En Syrie du nord, on le retrouve sur l'épaule, surtout à Hama, ce qui indiquerait, selon Sams, un lien direct entre cette région et la Phrygie 1515 . Il semble qu'il ait existé certaines conventions communes à la koinè, les zigzags ou les séries de losanges remplaçant parfois les triangles à Gordion et à Alişar. Les panneaux sont souvent utilisés sur le col des jarres à embouchure ronde, des cratères kantharoi, des amphores à large ouverture alors qu'ils sont peu fréquents sur les épaules. Les zones étroites de motifs simples 1516 séparent ou bordent parfois des zones plus larges ou décorent les bords et les anses. Le décor des bords est un trait fréquent dans la koinè. Le style à Ladders-and-Zigzags ainsi que ceux de la Polychrome House, Fine-Line Buff, et TB8 sont respectueux des conventions, malgré des spécificités. Ceux qui s'éloignent le plus des traditions et qui sont les plus spécifiquement locaux sont le style à Wavy-Line et le groupe orné de Brown-on-Buff. Tous deux mettent en valeur une multitude de zones étroites, au lieu de zones larges occupant des champs définis. Ces deux styles sont donc distinctement phrygiens. Il existe des compromis où des triangles ou des cercles concentriques cohabitent avec des lignes ondulées.

Les motifs de triangles, losanges, zigzags et méandres constituaient les composants principaux des décors en bandes, les motifs primaires 1517 . Parmi les décors en panneaux, on retrouve des losanges, des X, des croisillons, des damiers obliques. Les damiers et les hachures sont utilisés dans tous les cas. Le motif du damier serait apparenté par son concept au décor en « filet » ou croisillon 1518 et à celui en losange.

‘« Loin d’être nés spontanément, ces décors semblent être la systématisation de jeux de hachures simples dont les premières manifestations remontent à Hassuna sinon, si l’on en croit René Huyghe, au Paléolithique.» 1519

Le damier revient à soumettre l’ «espace à une grille, à l’emprisonner dans un schéma simple mais rigoureux» 1520 . La question récurrente est celle de la délimitation, de la limite, de l’opposition et de l’équilibre (cases claires et foncées).

‘« Que le décor en damier de la céramique phrygienne relève, tout en le faisant évoluer, du principe du damier pourrait de même nous inciter à envisager à nouveau les rapports cycladiques et mycéniens au premier art grec en regard d’antécédents anatoliens et proche-orientaux. » 1521

Les lignes ondulées sont les motifs secondaires 1522 les plus nombreux. Les différents motifs : triangles, zigzags, losanges en bandeau et en panneau, méandres, guirlandes, demi-cercles en bandeaux et en panneaux, rayures, Ss (chiens courants), hachures, damiers, damiers obliques, croisillons, panneaux de X, arêtes de poisson et motifs circulaires se subdivisent en différentes catégories, pl. 124-125 1523 . Les zigzags se retrouvent à Alişar IV. Le triangle hachuré apparaît en Syrie du nord à Hama, Carchémish et Malatya 1524 . Une suite de triangles formant un système semblable à des chevrons est attestée uniquement à Gordion. Un type de triangles placés sur des bols n'a été retrouvé que sur un exemplaire à Gordion, probablement importé, alors qu'il est fréquent à Alişar, Kültepe, Porsuk, Maşat, Boğazköy et qu'il est absent en Syrie du nord 1525 . L'utilisation de zigzags complexes est l'un des éléments emblématiques de la koinè : on trouve des exemples de ce type à Malatya, à Carchémish, à Alişar, à Porsuk et à Boğazköy 1526 . Les bandeaux de losanges, les méandres 1527 , les demi-cercles 1528 , les rayures 1529 , les damiers, les croisillons simples et à pointillés trouvent des parallèles à Alişar et dans d'autres sites anatoliens. Les croisillons rencontrent des correspondances à la ville de Midas 1530 . Les panneaux de losanges de Gordion sont comparables à ceux de Syrie du nord et de l'est du plateau anatolien, seul un type 1531 est attesté seulement sur le site. Les panneaux en X sont considérés comme une alternative au motif en papillon fréquent à Kültepe et à Alişar, on les trouve sur l'anse ou au-dessus, à Gordion son utilisation n'est pas aussi exclusive. Les motifs semi-circulaires sont assez rares à Gordion et à Alişar. L'apparition des arêtes de poisson ou "arbres à plumes" à Gordion semble liée à l'utilisation de ce motif à l'est : on le rencontre en effet à Kültepe, Alişar 1532 . Alors que les cercles concentriques sont abondants en peinture les autres motifs circulaires : fleur ou rosette, sont peu traditionnels aussi bien à Gordion que dans l'est du plateau. Les recherches de K. Sams ont révélé à propos du tumulus III que :

‘"As can be now seen, the ceramic contents of the tomb, especially the painted vessels that attracted Akurgal the most, include much that does not conform to regular Early Phrygian practice." 1533

A Gordion, plusieurs styles picturaux ont été identifiés : les lignes ondulées (divisées en style pur, et en style partiel, lequel inclut d'autres motifs), les chevrons-triangles, les Fine-Line Buff-Lignes fines chamois, le Ladders-and-Zigzags, le Polychrome House, le Alişar IV, le TB8 1534 , le bichrome sur fond d'argile, le Brown-on-Buff.

Les lignes ondulées 1535 trouvent des antécédents au début du second millénaire avec la Wellenlinien keramik, mais ce parallèle indique seulement que cette méthode simple est récurrente à travers le temps. Ce style est le premier distinctement phrygien, il apparaît au niveau EPB IIb puis en IV 1536 . On trouve un exemplaire en style partiel (lignes ondulées et cercles concentriques) dans le grand tumulus d'Ankara 1537 . Sams pense que les deux styles (partiel ou pur) sont contemporains plutôt que successifs. Dans la ville de Midas, se trouvent des vases des deux genres 1538 . Certains vases découverts à Elmalı et à Troie rappellent le décor gordien ; en revanche, les exemples sont absents à l'est sauf à Porsuk où une tasse, probablement une importation, a un décor en style pur 1539 . Le style à triangles pendants est absent à Gordion avant le niveau de la destruction 1540 . Le grand tumulus d'Ankara contenait un exemplaire de ce type qui trouve aussi des parallèles en tant que motif à Alişar. Le style rectilinéaire de Marmariani en Thessalie du nord et celui de la nécropole de Vergina rappellent les poteries de Gordion 1541 . Le style Fine-Line Buff, pl. 127 1542 apparaît dans EPB V et dans le niveau de destruction mais pas dans celui de la terrasse. Sams suggère que ce genre a pu être fabriqué hors de Gordion mais aucun exemplaire semblable n'a été retrouvé en dehors de la capitale phrygienne. Le style Ladders-and-Zigzags, pl. 128 1543 comme celui de la Polychrome House, pl. 129 1544 , comporte une douzaine d'exemplaires, il se rencontre dans les contextes de EPB V-VI, de la terrasse, de PN 3 et de la destruction. Ces deux styles traitent de manière semblable vase et décor.

Plusieurs vases importés d'Alişar 1545 ont été reconnus dans les niveaux EPB V et VII. Alaettintepe (Konya), considéré par K. Sams comme un site phrygien ancien, possédait aussi de la céramique importée d'Alişar, pl. 130 1546 . Ce site présente des affinités avec la céramique de Gordion.

Le groupe du TB8 est constitué d'une série où certaines caractéristiques sont utilisées: l'utilisation de la peinture bichrome sur un fond sans engobe pour un petit nombre de tessons. Ceux-ci sont caractérisés par la place essentielle dévolue à des motifs jusque-là secondaires, caractéristique qui a des parallèles à Alişar. La technique de la bichromie apparaît à Alişar au niveau IVb et à Boğazköy, au moins, dans les niveaux de l'âge du Fer les plus anciens de Buyukkale 1547 . Certains exemples de ce groupe sont des importations 1548 . Il est possible qu'il ait été produit à proximité de Gordion 1549 . Le style Brown-on-Buff a été considéré lors de sa mise au jour comme le représentant de l'essence même de la céramique phrygienne peinte. Les recherches de G. K. Sams ont révélé les liens existant entre la céramique phrygienne ancienne et le contexte syro-anatolien, ce qui l'a amené à replacer ce style comme une caractéristique phrygienne parmi d'autres tendances. Sa production est attestée au niveau EPB V et dans celui de la destruction mais les vases les plus nombreux proviennent des tumuli 1550 .

A Gordion, dans le niveau 6, une grande variété de techniques de fabrication et de finition est utilisée, chaque forme ayant son processus de production caractéristique. Toute la vaisselle de luxe est relativement de petite taille et tournée mais il existe des traces de formation secondaire ou de finition minutieuse 1551 , surtout à la période postérieure, phrygienne moyenne. Les grands vases étaient fabriqués à la main avec différentes techniques et des finitions à la tournette. Les finitions du col des jarres et pichets de taille moyenne résultaient de rotations brèves et rapides à la tournette 1552 . Il existe des exemples fréquents surtout parmi les jarres à embouchure trilobée ou pincée d'analogies avec des vases en bronze découverts dans des tombes 1553 . Les bols, notamment ceux à anses horizontales ou à carènes et surtout s'ils dépassent trente centimètres de diamètre, pourraient avoir des prototypes en métal 1554 .

Le matériel provenant des tumuli d’Ankara (Anıt Kabir) ne se conforme pas aux pratiques normales du début de la période phrygienne ancienne, en revanche, celui du campus de METU 1555 est comparable. Les tumuli METU I et II pourraient appartenir à la fin de la période. Dans la ville de Midas, on trouve deux types de productions peintes attribuées aux Phrygiens 1556 . La première est noire et chamois polie, elle est assez rare avec des décors de lignes ondulées entre des bandes et des groupes de cercles tracés au compas, qui apparaissent à Gordion, Boğazköy, Pazarlı et Alaettintepe. Le second ensemble est noir sur fond rouge. A ces deux types s'ajoutent des vases bichromes qui forment le répertoire des céramiques des montagnes d'Anatolie du sud-ouest, du haut Méandre à la côte sud 1557 . Il semble que les ensembles que nous venons d'évoquer soient de la fin de notre période et même plus tardifs. Dans les environs du temple d'Auguste, les tessons peints sont analogues à ceux du tumulus III de Gordion, Özgüç les compare aux productions de Pazarlı et d'Alişar 1558 .

Le style phrygien à animaux peints semble né d’une influence nord-syrienne. On le trouve à Gordion ainsi qu’à Alaettintepe. Le style linéaire caractéristique des vases phrygiens serait issu d'une inspiration du répertoire figuratif nord-syrien. En particulier, l'épaule des animaux stylisée en forme de croissant suit une convention nord-syrienne. Cet élément emprunté s'est tellement bien intégré dans l'art phrygien, qu'il en est devenu l'une des caractéristiques 1559 . Le style à animaux peints se rencontre encore au VIIe siècle ; avec une possible continuité au siècle suivant. Durant le dernier quart du VIIe siècle un nouveau style bichrome supplante le style linéaire plus ancien 1560 .

Notes
1480.

KNUDSEN, 1961, 142.

1481.

Se trouve surtout dans les niveaux postérieurs à la destruction. Cf. Pl. 120. Brown-on-Buff, Gordion. SAMS, 1994a, pl. 97.

1482.

Parfois utilisées associées avec un engobe.

1483.

SAMS, 1994a, 167.

1484.

Trouvés et conservés à l'Université Technique METU. Ibid.

1485.

AKURGAL, 1955, pl. 22.

1486.

Cf. Pl. 115. Fine-Line Buff. SAMS, 1994a, pl. 37.

1487.

Cf. Pl. 116. Groupe de la Polychrome House. Ibid., pl. 135 n°183.

1488.

Cf. Pl. 117. Ladder-and-Zigzags. Ibid., pl. 56, n° 116, 296.

1489.

Cf. Pl. 119-120. Wavy-Line. Ibid., pl. 50-51.

1490.

Cf. Pl. 119. Chevron-Triangle. Ibid., pl. 51. n° 608-609.

1491.

Ibid., 36-37.

1492.

Cf. Pl. 121-122. Catalogue des motifs imprimés. Ibid., fig. 60-61.

1493.

Ibid., 140.

1494.

Ibid.

1495.

Ibid., 142.

1496.

Ibid., 134.

1497.

KNUDSEN, 1961.

1498.

Cf. Pl. 519.Tentative de chronologie relative et absolue de la période phrygienne ancienne à Gordion. SAMS, 1994a, Table 2.

1499.

Cf. Pl. 123. Vases non tournés peints tardifs, Gordion. SAMS, 1994a, 255, 415.

1500.

Cf. Pl. 1. Carte de la Turquie.

1501.

HAMMOND, 1976, 152.

1502.

SAMS, 1994a, 135.

1503.

KNUDSEN, 1961.

1504.

SAMS, 1994a, 134.

1505.

Cf. Pl. 519.Tentative de chronologie relative et absolue de la période phrygienne ancienne à Gordion. SAMS, 1994a, Table 2.

1506.

Ibid., 137.

1507.

Elles apparaissent au niveau EPB V, puis EPB IIb, dans celui de la Terrasse et du niveau de destruction.

1508.

Sur la terrasse. SAMS, 1994a, 137.

1509.

Dés le niveau EPB V, puis dans celui de la destruction.

1510.

Surtout attestés dans le niveau de destruction.

1511.

Que l'on trouve dans EPB IV, la Terrasse, EPB VII.

1512.

SAMS, 1994a, 316 (pl.117), 805-807 (pl. 91), 934 (pl. 127).

1513.

SAMS, 1978, 227-229 ; 1988, 9-15.

1514.

Le catalogue des motifs peints de Gordion contient soixante exemples de triangles appliqués à différentes formes. SAMS, 1994a, 138.

1515.

Ibid.

1516.

Lignes ondulées, losanges, zigzags simples, lignes simples, barres, barres obliques.

1517.

SAMS, 1994a, 139, classifie ses motifs en primaire et secondaire.

1518.

Nous avons adopté le terme de croisillon.

1519.

LE PAPE, 2000, 12.

1520.

Ibid., 13.

1521.

Ibid., 14.

1522.

SAMS, 1994a, 139, classifie ses motifs en primaire et secondaire.

1523.

Cf. Pl. 124-125. Catalogue des motifs peints, Gordion. SAMS, 1994a, Fig. 62-65.

1524.

RIIS, 1948, Fig. 24. HOGARTH et alii., 1952, pl. 68. PUGLISI, MERIGGI, 1964, pl. 58.

1525.

Von der OSTEN , 1937, fig. 436. ÖZGÜÇ, 1971, pl. 14. DUPRE, 1983, pl. 77. ÖZGÜÇ, 1978, pl. 73. SAMS, 1994a, 141.

1526.

SAMS, 1994a, 142. Von der OSTEN , 1937, fig. 410. DUPRE, 1983, pl. 95.

1527.

Ce motif, qui se retrouve à l'âge du Bronze sur la céramique des Balkans, semble avoir été inspiré des exemples grecs ; il est très fréquent à Porsuk. DUPRE, 1983, pl. 81, 82, 87.

1528.

Se trouve à Boğazköy sur un vase non publié, selon SAMS, 1994a, 147. Ainsi qu'en Cilicie, dans le Levant, à Tarse et en Lydie.

1529.

A Alişar, elles appartiennent à un type un peu différent. Cf. 7. 2. 3. La céramique d'Alişar.

1530.

HASPELS, 1951, pl. 33.

1531.

Dit 6 par SAMS, 1994a , 148.

1532.

ÖZGÜÇ, 1971, Pl. 19. Von der OSTEN, 1937, fig. 465, 438.

1533.

SAMS, 1994a, XXX.

1534.

Terrasse Building avec huit éléments du groupe.

1535.

Cf. Pl. 126. Le Wavy-Line style, Gordion. SAMS, 1994a, pl. 90, 797-800.

1536.

Cf. Pl. 519.Tentative de chronologie relative et absolue de la période phrygienne ancienne à Gordion. SAMS, 1994a, Table 2.

1537.

BULUÇ, 1979, pl. 16.

1538.

HASPELS, 1951, pl. 9.

1539.

Cf. Pl. 252. Pichets tasses-jarres à embouchure ronde, séries a, b et c, Porsuk. DUPRE, 1983, 110, n° 153. pl. 81-82.

1540.

On les trouve cependant dans les tumuli III et P, antérieurs à la destruction ce qui reflète une continuité. Cf. Pl. 119. Style des triangles pendants, Gordion. SAMS, 1994a, pl. 51, 608-610.

1541.

SAMS, 1994a, 158.

1542.

Cf. Pl. 127. Style Fine-Line Buff. SAMS, 1994a, pl. 37, 113 ; pl. 158, 165, 166, 182, 406.

1543.

Cf. Pl. 128. Ladders-and-Zigzags,Gordion. Ibid., pl. 117, 317-319.

1544.

Cf. Pl. 129. Polychrome House, Gordion. Ibid., pl. 110, 879-880.

1545.

Cf. 7. 2. 3. La céramique d'Alişar.

1546.

Cf. Pl. 130. Céramique de type Alişar, Gordion. SAMS, 1994a, 163, pl. 113, 186.

1547.

Von der OSTEN, 1937, fig. 410. OPIFICIUS, 1965, 81-89, fig. 1.

1548.

SAMS, 1994a, 255, 925.

1549.

SAMS, 1994a, 164, pl. 52, 612-615, pl. 73, 709-710.

1550.

Cf. Pl. 120. Le style Brown-on-Buff, Gordion. Ibid., pl.97, 832; color pl. I, 167.

1551.

HENRICKSON, 1994, 97.

1552.

Ibid., 111.

1553.

Tumulus MM.

1554.

KNUDSEN, 1961.

1555.

Middle East Technical University, Université technique d’Ankara.

1556.

HASPELS, 1951. MELLINK, 1954, 168.

1557.

MELLAART, 1955, 115-136.

1558.

ÖZGÜÇ, 1946, 557-597.

1559.

SAMS, 1993, 551.

1560.

SAMS, 1974, 169-196.