7. 4. Catalogue des motifs

Ce catalogue présente les motifs les plus ordinaires des vases peints ¹⁷⁷⁹ . Ils sont, en réalité, beaucoup plus nombreux à cause des variantes locales. Il existe peu de sites avec des décors imprimés : Gordion, Alişar et Göllüdağ, mais le premier semble le seul à utiliser de véritables tampons avec des décors complexes, pl. 379, 339 ¹⁷⁸⁰ . Les incisions sont attestées à Küçük Höyük, Kaman, Gordion et Sultanhan, respectivement pl. 298, 305, 313, 392 ¹⁷⁸¹ .

Il apparaît qu’aucun motif peint ne semble réservé à un type de vase. Les motifs ont été repartis en plusieurs catégories :

• Les traits transversaux parallèles, pl. 411 ¹⁷⁸² , qui se trouvent sur le bord ou sur la panse. Sur le bord, ils sont alternés avec des espaces noirs, pl. 369 ¹⁷⁸³ . Ce décor est très fréquent sur le bord des bols associé à des lignes horizontales parallèles qui recouvrent le vase à l’intérieur et/ou à l’extérieur, pl. 142 ¹⁷⁸⁴ . A Gordion, un type comparable date du VIe siècle ¹⁷⁸⁵ . Des traits parallèles se remarquent sur le bord et la vasque ¹⁷⁸⁶ . Il existe quelques traits transversaux sur des becs verseurs.
• Les triangles sont le plus souvent pendants, pl. 412 ¹⁷⁸⁷ , par rapport à un axe horizontal, parfois vertical. Ils sont alternés noir-brun et vides ou remplis de croisillons, de chevrons, de hachures ou en pendants opposés. Il existe de nombreuses variantes de ce motif ¹⁷⁸⁸ très fréquemment utilisé, les théories de triangles imbriqués avec les triangles seuls isolés ¹⁷⁸⁹ , les triangles à pointillé. On reconnaît aussi des triangles au double trait, pointes en losange ¹⁷⁹⁰ , à triangle noir, à chevrons, à queue d’aronde qui se rapproche du motif en lingot ou papillon, pl. 413 ¹⁷⁹¹ .
• Les lignes parallèles sont horizontales, fines ou épaisses, pl. 411 ¹⁷⁹² . On les trouve sur les bords, les panses et les anses. Dans ce groupe de motifs s’intègrent aussi des bandes horizontales, des lignes et des bandes verticales, des lignes et des bandes obliques, des entrelacs. Les lignes sont très régulières, tracées au tour ou plus inégales, à main levée. Il est fréquent que les lignes soient organisées pour couvrir la surface des bols en partant de la ligne la plus fine pour aboutir à la plus épaisse ou à une bande.
• Les lignes brisées comportent les chevrons horizontaux et verticaux, les arêteset les croix, pl. 414 ¹⁷⁹³ . Les arêtes sont parfois une stylisation d’arbre, ces décors apparaissent isolés au milieu de panneaux. Les chevrons forment des théories sur les bords quand ils sont horizontaux, mais on les repère aussi isolés dans la même fonction que les arêtes, pl. 370-371 ¹⁷⁹⁴ . Le chevron s’apparente au zigzag surtout quand il est utilisé comme motif de remplissage, pl. 386 ¹⁷⁹⁵ .
• Plusieurs motifs semblent issus de la combinaison de lignes et de triangles, notamment les zigzags, pl. 416 ¹⁷⁹⁶ qui peuvent être très complexes et qui présentent de nombreuses variantes ¹⁷⁹⁷ . Les losanges se trouvent aussi sous de nombreuses formes : alternés, à croisillons, concentriques, à damier, vides, pleins, au triple trait, hachurés, à pointillés, pl. 376 ¹⁷⁹⁸ , pl. 404 ¹⁷⁹⁹ , 371 ¹⁸⁰⁰ .
• Les motifs circulaires sont très fréquents. Les cercles concentriques sont faits au compas ou à main levée, certains chercheurs ont proposé de voir dans les premiers les plus récents ¹⁸⁰¹ . Ils peuvent être de deux à cinq, souvent avec un point central peint, pl. 417 ¹⁸⁰² . Ils sont alignés régulièrement, pl. 381 ¹⁸⁰³ ou utilisés comme motif de remplissage autour des motifs de cervidés, en particulier dans les productions centro-anatoliennes. On reconnaît des demi-cercles pendants concentriques, pl. 417, 383 ¹⁸⁰⁴ ainsi que des demi-cercles isolés. Les motifs en « roue », pl. 417, 374 ¹⁸⁰⁵ , et en « olive», pl. 417 ¹⁸⁰⁶ ,sont moins habituels, pl. 371-372 ¹⁸⁰⁷ .
• Les théories de pointillés sont utilisées seules, verticales ou horizontales ou pour souligner des motifs, pl. 414 ¹⁸⁰⁸ . Parfois les gros points sont utilisés comme motif de remplissage de bande, pl. 371-372 ¹⁸⁰⁹ .
• Les lignes ondulées sont très communes à Gordion, au point de constituer le Wavy-Line style, pl. 118-119 ¹⁸¹⁰ . Elles sont dans ce cas en groupe et recouvrent l’ensemble du vase en alternant parfois avec des lignes horizontales. Elles sont faites avec soin mais irrégulières, certains lignes sont très serrées, d’autres plus éloignées ¹⁸¹¹ . Hors de Gordion, il est peu fréquent de les trouver comme motif de remplissage; elles sont plutôt utilisées pour souligner des motifs ou les encadrer, comme les lignes verticales et horizontales, pl. 388 ¹⁸¹² . Les lignes ondulées pendantes par rapport à un axe vertical ou horizontal sont différentes des festons, pl. 407 ¹⁸¹³ , 377 ¹⁸¹⁴ , petits demi-cercles placés côte à côte, pl. 372 ¹⁸¹⁵ .
• Parmi les motifs linéaires complexes, les damiers, pl. 416 ¹⁸¹⁶ , sont attestés comme remplissage d’autres motifs : rectangles, losanges, quadrillage, pl. 393 ¹⁸¹⁷ , dans des panneaux isolés ou comme remplissage, pl. 372 ¹⁸¹⁸ . Ils sont ordinaires à Gordion. Les croisillons, pl. 414 ¹⁸¹⁹ , sont utilisés de la même façon, pl. 370 ¹⁸²⁰ . Les « échelles », pl. 416 ¹⁸²¹ , apparaissent pour délimiter les motifs ou sur les anses.
• Le motif dit des « langues», pl. 416 ¹⁸²² , est très fréquent sous le bord des cratères en Anatolie centrale (Alişar, Kültepe). Il forme un bandeau entre les anses au–dessus des panneaux avec les cervidés et les cercles concentriques. Il n’est pas courant sur d’autres formes, pl. 379, 382 ¹⁸²³ . Comme les cervidés et les cercles concentriques, c’est l’une des caractéristiques de la céramique centro-anatolienne, pl. 372 ¹⁸²⁴ .
• Les « lingots » sont peu fréquents mais semblent corrélés au motif dit en « papillon» ¹⁸²⁵ ou en queue d’aronde, pl. 413, que l’on trouve en particulier sur les anses des cratères, pl. 370, 372, 375 ¹⁸²⁶ . Ils peuvent être pleins ou remplis de croisillons, pl. 380 ¹⁸²⁷ .
• Les méandres et les labyrinthes sont peu habituels, ils peuvent refléter une influence grecque, pl. 416, 389 ¹⁸²⁸ .
• Les décors figuratifs représentent essentiellement des cervidés ¹⁸²⁹ qui sont très abondants sur les céramiques centro-anatoliennes peintes. Mais l’on remarque aussi des végétaux (arbres stylisés) ¹⁸³⁰ et des oiseaux ¹⁸³¹ ou des félins ¹⁸³² sur les vases plus récents, pl. 375, 382, 384-385, 389-391, 417 ¹⁸³³ .