Après avoir retracé succinctement les principaux éléments constitutifs de l’histoire de la professionnalisation du métier d’agriculteur et afin de préciser notre objet d’étude, il convient maintenant de reprendre cette question sur un plan plus directement sociologique. Pour cela, nous allons examiner dans cette deuxième section comment elle a été traitée par la sociologie rurale depuis les travaux menés dans cette discipline sur la modernisation qu’a connu le monde agricole dans les années cinquante jusqu’à ceux aujourd’hui consacrés à l’adaptation de l’agriculture à de nouveaux enjeux en passant par la vocation critique qui a particulièrement marqué l’orientation prise par ces travaux dans le contexte français20.
On pourra se reporter à la première partie de l’ouvrage de Marcel Jollivet (2001) dans laquelle l’auteur procède à l’examen de l’évolution des problématiques en sociologie rurale et cherche à montrer comment ’ces évolutions traduisent – et (...) théorisent - les évolutions- mêmes des objets de l’analyse (la paysannerie, le rural, les rapports villes-campagnes’ [Jollivet, 2001, V].