1.2.3 La question de l’adaptation de l’agriculture à de nouveaux contextes

A partir des années quatre-vingt / quatre-vingt-dix, les travaux des sociologues ruraux s’orientent plus précisément sur le métier d’agriculteur et commencent à aborder la question de la redéfinition du métier d’agriculteur dans un contexte où ce dernier se voit fortement remis en cause [Rémy, 1987 ; Billaud, 1996 ; Lemery et al., 1996]. C’est un nouveau champ de recherche qui s’ouvre alors, suivant des problématiques sur lesquelles il convient de s’arrêter pour expliciter pourquoi les processus de décomposition et de recomposition de la profession agricole que nous entendons étudier dans cette thèse demandent à être éclairés autrement que cela a pu être fait jusqu’à présent. Pour cela, nous reviendrons sur la manière dont ces travaux ont entrepris d’interroger la redéfinition du métier d’agriculteur au regard de la nécessité de son adaptation à de nouveaux contextes, avant de voir pourquoi, selon nous, ce qui est en jeu dans cette transformation nécessite d’aller plus loin dans son analyse.

Les recherches menées sur les mouvements actuels de redéfinition de la profession agricole sont assez directement centrées sur l’examen des conséquences, pour cette profession, des nouvelles préoccupations qui touchent désormais le monde rural. Selon Hugues Lamarche (1987) ainsi, quatre raisons modifient, dans les années quatre-vingt, le cadre dans lequel doit être étudié le devenir des exploitations. La première résulte de la ’rurbanisation’ et donc de la fin d’une situation hégémonique de l’agriculture dans les campagnes qui fait que : « la place et le rôle de l’exploitation familiale ne peut plus se penser dans le seul cadre des rapports de production agricole, mais dans un cadre d’analyse plus diversifié ». La deuxième tient à une remise en cause du productivisme, de la société de consommation et de son gaspillage, du ’gigantesque’, du ’moderne’, et à la réévaluation en contrepartie du ’petit’, du ’local’, du ’traditionnel’ : « un tel mouvement d’idées va, si ce n’est entraîner un profond bouleversement du système de valeurs productiviste des agriculteurs, tout au moins ouvrir des brèches et des horizons nouveaux dans le modèle de fonctionnement précédent ». La troisième renvoie à la prise en compte des changements induits par la crise économique avec la montée du chômage limitant les possibilités d’absorption par l’industrie de la main d’oeuvre libérée par l’agriculture et amenant à s’interroger sur les capacités de ce secteur à s’engager dans un modèle de développement contribuant au maintien de l’emploi. La quatrième enfin, est la nécessité de compter avec le phénomène de ’surproduction’ qui affecte la plupart des grandes filières agricoles [Lamarche, 1987, 451-452].

Face à ce constat c’est donc la question de ’l’adaptation’ de l’agriculture à un nouveau contexte qui est finalement mise en avant. Il s’agit de faire émerger de nouveaux modèles alternatifs au modèle de l’exploitation familiale moderne afin de redéfinir les nouveaux contours du métier d’agriculteur. L’agriculteur est, par exemple, invité à s’orienter vers une logique ’d’entrepreneur rural’ [Muller, 1987], présentée comme voie emblématique d’une nouvelle modernité. Le nouveau modèle proposé se distingue d’une part, de la modernisation agricole qui visait à la fin de la paysannerie et à la suprématie du monde industrialisé et d’autre part, du retour à la campagne inspiré par les mouvements sociaux de la fin des années soixante et qui parlent plus d’un retour au passé que de pratiques rurales innovantes.

La plupart des travaux s’inscrivant dans cette perspective se fondent ainsi sur l’idée que l’on va vers une nouvelle définition du métier, caractérisée par une multitude d’activités qui n’étaient pas prises en compte dans le modèle de l’exploitant familial moderne, essentiellement centré sur une visée de production de masse de biens alimentaires. Le modèle de ’l’exploitant rural’ de Muller (1987) illustre bien cette tendance du fait de l’accent qu’il met sur la nécessité d’associer à l’activité de production d’autres ’fonctions’ (fonctions de transformation, fonction commerciales, fonction de service...) et sur les compétences de gestion globale que suppose cette association. Dans la même optique, le modèle de ’l’exploitant intermédiaire’ proposé par Alphandéry et al. (1989, 220) insiste, en décalage avec le modèle de référence diffusé par la profession agricole, sur « des combinaisons productives originales », reposant sur la mise en valeur de « techniques modernes pour améliorer les conditions de travail et s’adapter au marché » sans pour autant intensifier la production afin de maintenir « un tissu social vivant », soutenant la conception également présentée par Nicole Eizner (1985) de ’modernisme aménagé’.

Si ces recherches mettent en avant, à travers l’exploration de ces nouveaux ’modèles’, la multiplication de tentatives d’innovation à la marge ou périphériques qui revalorisent le rôle social de l’agriculteur, d’autres travaux, focalisant leur attention sur des modèles d’exploitations qui, sans rompre avec l’idée que la fonction de production doit rester centrale dans l’activité agricole, en proposent une autre interprétation et d’autres modalités d’expression. Ces recherches portent sur des ’formes d’agriculture’ mises à l’écart par le modèle dominant sans que cette marginalisation ait pour autant abouti à les faire disparaître (l’agriculture biologique, l’agriculture de montagne, la pluri-activité en agriculture, etc.,)24 et qui peuvent contribuer à la redéfinition qui semble s’imposer du métier d’agriculteur. Si l’ensemble de ces recherches donne ainsi des indications nouvelles sur les formes d’activités autour desquelles la profession agricole pourrait se recomposer, une certaine prudence doit être gardée vis-à-vis de l’agencement des nouveaux modèles de développement qu’elles proposent. Selon Jacques Rémy (1986), ceux-ci risquent en effet d’accentuer le clivage entre agriculture ’d’entreprise’ et agriculture ’sociale’, dans la mesure où ils s’avèrent parfois plus normatifs qu’explicatifs et ne permettent pas de rendre compte de « ‘l’agriculture française dans sa diversité et ses nuances ’» [Rémy, 1986]. Ainsi, selon lui, il semble que cette bataille des modèles « ‘répond plus à des préoccupations politiques qu’au souci de décrire exactement les grandes tendances de l’agriculture, et qu’elle est plus sûrement significative des contradictions au sein de la profession que de dynamiques tranchées entre ceux qui osent entreprendre et ceux qui demeureraient à la traîne’ » [Rémy, 1986, 37].

Les recherches que l’on vient d’évoquer se veulent rompre avec les conceptions dualistes qui opposent tradition et modernité. Comme le notent Alphandéry et al. « ‘l’analyse du changement social a le plus souvent assimilé la société au progrès et à l’ouverture, la communauté à la stagnation et à la clôture, et postulé implicitement que la seconde devait petit à petit laisser la place à la première qui correspondrait à un mode d’organisation supérieur ’» [1989, 213]. Et c’est bien en opposition à cette conception évolutionniste du changement en agriculture que la plupart des sociologues ruraux s’emploient aujourd’hui à la critique du modèle productiviste. Cependant, les analyses qui sont issues de ces travaux restent le plus souvent axées sur la possibilité de reconstruire un nouveau ’modèle professionnel’, une nouvelle ’profession agricole’, sans qu’un détour par la question de l’activité de travail agricole en tant que telle, c’est-à-dire de ce qu’elle engendre pour les agriculteurs, soit effectué.

Pourtant, une vision plus constructiviste émerge en sociologie rurale depuis la fin des années quatre-vingt et, est fortement liée à la question de la redéfinition du métier telle qu’elle apparaît dans ce nouveau contexte. La question de la transformation du métier d’agriculteur se retrouve aux centres de nombreux intérêts, la recomposition du métier d’agriculteur résultant d’une crise d’identité professionnelle. Bertrand Hervieu (1993) souligne, à ce propos, les ’ruptures’ du monde agricole, exposant comment « ‘pour les générations d’agriculteurs dont l’ambition était d’assurer la couverture alimentaire de la France et, plus largement, de nourrir l’humanité, (la production agricole à des fins non alimentaires) est une véritable cassure de l’identité professionnelle [que] les agriculteurs vivent massivement, comme une dénaturation du métier’ » [Hervieu, 1993, 81].

La lecture des quelques analyses sociologiques portant sur l’étude des identités professionnelles en agriculture témoigne bien d’un changement de perspective. Certains travaux font par exemple référence aux identités professionnelles afin de rendre compte des changements relatifs au type d’accès au métier des agricultrices et des jeunes agriculteurs (Nicourt, Fillipi, 1987 ; Monfroy, 1992) ou à la transmission de l’exploitation agricole. Dominique Jacques-Jouvenot (1997) en s’intéressant à la question de la transmission des pratiques et des savoirs professionnels en agriculture, porte un intérêt particulier à la question de la construction des identités professionnelles dans son articulation aux relations familiales. Certaines expressions de la crise de professionnalisation de l’agriculture ressortent au fil du son analyse notamment à propos des ruptures provoquées par les nouvelles formes d’organisations des exploitations agricoles qui tendent à déborder le cadre familial. Elle propose ainsi une ’anthropologie du patrimoine’, à la croisée des chemins entre sociologie de la famille, sociologie rurale et sociologie du travail. D’autres travaux mettent plus directement en avant la question des identités professionnelles agricoles. L’analyse qui peut être faite, par exemple, des études typologiques visant depuis les années quatre-vingt à caractériser la diversité des agriculteurs est, comme le souligne Nathalie Joly (2001), de ce point de vue significatif d’un changement de perspective. A partir d’une analyse comparative non exhaustives de trois typologies distinctes25 qui ont en commun de s’intéresser à la notion d’identité professionnelle et sociale26, N. Joly met en évidence la manière dont ont été constituées ces typologies, d’abord dans un rapport à la dimension économique renvoyant au contexte de modernisation de l’agriculture [Rambaud, 1983 ; 1995], ensuite dans un rapport à la dimension institutionnelle en référence à la Profession agricole [Mallein., Cautrès, 1993] et enfin, plus récemment dans un rapport à une dimension plus ’sociale’ en référence aux demandes qui sont désormais adressées aux agriculteurs en matière notamment d’aménagement du territoire et de préoccupations environnementales [Billaud, 1990 ; 1996].

Les approches portant sur les identités professionnelles en agriculture ont ainsi tendance à se développer comme une nouvelle tentative pour appréhender le métier d’agriculteur et la crise que traverse ce secteur d’activité professionnelle. Cette tentative est à rapprocher avec le fait que si de nouveaux signes de changement du métier d’agriculteur sont perceptibles dans le contexte actuel, l’agriculture est ainsi traversée par une pluralité de discours qui confirment ’l’éclatement’ de la profession agricole, comme le précise Bruno Lemery à propos du développement agricole (1992) : «  ‘(...) c’est en la matière une situation de flou, voire d’éclatement, qui apparaît caractériser le contexte présent. On s’accorde ainsi assez généralement à associer la crise que n’en finit pas de traverser, depuis le début des années quatre-vingt, le système social du développement agricole, à celle qui touche le ’modèle productiviste’, c’est-à-dire à un certain effondrement de la figure de l’exploitation et de l’exploitant ’moderniste’ autour de laquelle s’était mobilisés (pour l’imposer ou la contester) les agriculteurs tout au long des années soixante-dix, cet effacement débouchant pour l’instant sur une concurrence accrue entre des systèmes de production qui tendent à se diversifier toujours davantage et sur la relance de multiples conflits autour de la définition des modes d’exercice ’légitime’ du métier d’agriculteur’ » [Lemery, 1992, 83].

Et c’est dans ce cadre que de nouveaux angles d’approches du métier d’agriculteur sont proposés par les sociologues ruraux et se traduisent, par exemple, dans l’intérêt porté aux nouvelles fonctions de l’agriculture et notamment aux préoccupations environnementales qui touchent de plein fouet l’agriculture sur un bon nombre de ces facettes, comme ne manque pas de le faire remarquer Marcel Jollivet : « ‘si ce n’est pas à partir de l’agriculture et des campagnes que les préoccupations environnementales ont pris corps (c’est l’industrie et ses ’pollutions’ qui ont été les premières en cause), l’agriculture, les ressources naturelles renouvelables (l’eau en particulier, mais aussi les sols, les forêts, etc.), la qualité des produits agricoles et de l’espace rural n’ont pas tardé à entrer dans la danse, voire même à occuper une place de choix dans le dossier de l’environnement’ » [Jollivet, 1997, 118].

Nous pouvons alors présenter deux types d’approche qui prennent en compte ces nouvelles préoccupations. La première considère ’l’appartenance territoriale’ comme une dimension importante pour tenter d’avancer une réflexion sur les « modes de (re)construction identitaires à l’échelle européenne », tel que le propose Jean-Paul Billaud (1996) pour identifier les multiples composantes d’une identité professionnelle qui se forge dans les allers-retours entre les différentes appartenances territoriales, professionnelles et sociales en partant du cas français [Billaud, 1996, 111-112]. C’est notamment à travers les divers niveaux d’intégration sociale que sont la famille et les réseaux de sociabilité locale qu’il envisage d’examiner la question des identités professionnelles agricoles. Cependant, c’est là encore dans une visée macro-sociologique qu’est entreprise cette réflexion, sans qu’elle s’intéresse, en profondeur, aux mutations qu’engendrent de telles recompositions professionnelles.

La deuxième approche, à laquelle nous pouvons nous référer, considère en l’occurrence la thématique environnementale comme une clé d’entrée pour rendre compte de la manière dont la question de la redéfinition du métier d’agriculteur cherche à prendre en compte plus spécifiquement le sens que de tels changements engendrent pour les principaux acteurs du secteur d’activité agricole français [Lemery et al., 1996]. Cette approche propose d’appréhender la complexité du système d’activité agricole face aux questions relatives au changement qui affecte ce secteur d’activité à partir d’une grille de lecture qui articule trois dimensions structurant le système d’activité sociale que représente le métier d’agriculteur en référence à la combinaison d’activités proposée par la sociologie de l’expérience [Dubet, 1994]27. La première de ces trois dimensions est idéologique. Elle consiste à mettre en avant le caractère réflexif des agriculteurs sur leur métier tel qu’on le retrouve à travers la notion de définition de rôles permettant de rendre compte de ce qu’il est jugé comme convenable ou non de faire. La deuxième dimension fait référence aux systèmes de relations entre les acteurs de ce métier. La troisième dimension consiste dans la prise en considération des pratiques matérielles ou de l’ensemble technique propre au système d’activité. Bien que cette approche du changement soit centrée sur le lien entre agriculture et environnement, il semble toutefois que cette piste de recherche qui place au centre de son questionnement, en référence à une sociologie cognitiviste, l’interprétation que les individus peuvent donner des transformations qui touchent leur secteur d’activité, mérite d’être poussée au delà de la seule entrée relative à la question de l’environnement, prenant en compte plus largement l’ensemble des perturbations qui incombent aux agriculteurs.

De la question de la transformation du métier d’agriculteur, telle qu’elle est envisagée ici à partir d’une lecture de la constitution et de la crise de la profession agricole et, des principales analyses portées en sociologie rurale sur ce sujet, nous retiendrons l’idée principale qu’un glissement a été effectué dans les recherches de l’approche de ’la’ profession agricole, en tant qu’organisation construite socialement, vers un début d’intérêt porté au métier d’agriculteur, en tant qu’il renvoie davantage à l’expérience même des agriculteurs, cette expérience étant constituée et constitutive de l’activité socialement définie par ces agriculteurs comme professionnelle. Ce glissement d’une analyse en termes de ’profession’ à celle en termes de ’métier’ intervient au moment même où la définition de la profession agricole ne va plus de soi.

Cependant, les recherches de type plus constructivistes restent peu nombreuses, même si elles bénéficient de l’expérience, dans l’analyse de l’activité agricole, d’un premier type d’approches développées à partir des années soixante-dix28. Cette ’sociologie des agriculteurs’ a, en effet, assez rapidement été jugée secondaire, aux vues des premières vagues de remise en cause de la profession agricole qui se sont traduites, au début des années quatre-vingt, par un resserrement des travaux portant sur l’analyse socio-politique de la profession agricole. Dans ce cadre, la réorientation vers des recherches centrées sur les significations que les agriculteurs donnent à ce qu’ils font reste également peu explorée même si elles se traduisent par un début d’ouverture sur un nouveau champ de recherche pour rendre compte des questionnements suscités par la crise d’identité professionnelle des agriculteurs qui frappe alors ce secteur d’activité [Rémy, 1987 ; Billaud, 1996 ; Lemery et al., 1996 ; Jacques-Jouvenot, 1997]. Les travaux examinés sont assez directement liés à quelques unes des nouvelles préoccupations qui touchent aujourd’hui ce secteur d’activité (préoccupations environnementales, de transmission des exploitations,...) sans toutefois les englober dans l’ensemble de ce qui peut, dans ce contexte fortement perturbé et pour les acteurs concernés, contribuer à la redéfinition des normes d’exercice du métier.

C’est donc bien les transformations du métier d’agriculteur en tant qu’elles traduisent les remises en cause de la profession et s’inscrivent très directement dans la crise identitaire que vivent les agriculteurs aujourd’hui qui nous intéressent ici. La profession agricole constituant, en effet, selon nous, du fait de cette crise et de la diversité et de la confusion des messages qui sont adressés aux agriculteurs sur ce qu’ils doivent désormais faire, un champ de recherche intéressant pour traiter des capacités d’un groupe professionnel à répondre aux pressions de changement auxquelles il est soumis. Et c’est bien cette question de la recomposition possible du métier d’agriculteur, et plus particulièrement le lien de l’agriculteur à son métier et le sens qu’il donne à de tels changements dans une période de transformation de la profession agricole que nous souhaitons examiner de plus près. Mais pour cela, il importe de dépasser le seul champ de la sociologie rurale. Si le secteur agricole est en effet selon nous, du fait de sa spécificité et des enjeux actuels qui pèsent sur lui, un cas exemplaire pour l’étude de la crise des identités professionnelles qui marquent aujourd’hui nos sociétés, cette crise est un phénomène général qui a retenu l’attention de la sociologie du travail et des professions. Afin de mettre en place notre problématique, il nous faut donc effectuer un autre détour, en examinant, dans le chapitre suivant, comment les travaux existants dans ce domaine ont contribué à son élaboration.

Notes
24.

Voir, par exemple, F. Pernet, 1982, D. Barres et al., 1985, J. Rémy, 1986, P. Muller, 1987.

25.

Il s’agit des études de Placide Rambaud 1983 et 1995, de Philippe Mallein et Bernard Cautrès (1993) et de Jean-Paul Billaud (1990 et 1996) présentées lors d’un séminaire de sociologie à l’ENESAD par Nathalie Joly sous l’intitulé ’Identités des agriculteurs : après la diversité, la crise ? l’intérêt des études typologiques’, dans le double objectif de prendre en compte les travaux existants en sociologie rurale sur les identités des agriculteurs et d’examiner, à ce propos, comment la question des identités est appréhendée et formalisée dans ces études typologiques.

26.

La notion d’identité est alors parfois utilisée à la fois comme items constitutifs des types présentés et en même temps comme caractérisant les types eux-mêmes.

27.

Il est notamment fait référence à l’expérience de l’acteur et au travail qu’il doit mener consistant en « une permanente négociation intérieure, une tentative d’articulation ou d’ajustement entre plusieurs logiques d’actions afin de trouver une certaine unité et qui demande de considérer le sujet étudié comme un ’intellectuel’ » [Dubet, 1994, 91].

28.

Principalement, comme nous l’avons vu précédemment, afin d’appréhender le changement en agriculture en réaction aux thèses diffusionnistes.