DEUXIEME PARTIE -
Caractéristiques et dynamiques du
monde professionnel de l’élevage charolais

Introduction

Cette deuxième partie est construite dans l’idée de préciser en quoi le cas particulier de l’élevage charolais se révèle pertinent pour notre recherche telle que nous venons d’en expliciter l’objet et la problématique. Pour cela, ce sont les caractéristiques de ce monde de production que nous allons présenter. Cette présentation nécessite de montrer, d’abord, comment ce monde s’est historiquement constitué, comment il se situe, ensuite, par rapport au mouvement de modernisation plus général de l’agriculture engagée dans les années cinquante et, enfin, comment il se caractérise au regard de la situation actuelle de la profession agricole. Le cadrage socio-historique que nous entendons effectuer de la sorte fait l’objet des deux premiers chapitres de cette partie. Ils ont pour objectif de fournir quelques points de repère sur le développement de l’élevage charolais en Bourgogne. Le chapitre 4, couvrant une période qui va de la fin du XVIIIe au début du XXe siècle, est consacré à la formation du groupe social particulier des éleveurs charolais, en accordant une attention toute particulière à ses différentes composantes et aux rapports quelles ont pu entretenir entre elles et avec les autres acteurs intéressés à cette production. Le chapitre 5 porte, plus spécifiquement, sur l’examen de la manière dont l’élevage allaitant en Bourgogne s’est inscrit dans l’élaboration du modèle de l’agriculture moderne, telle que nous en avons donné un premier aperçu dans le premier chapitre de cette thèse. Le chapitre 6 est centré sur la caractérisation de la situation actuelle de l’élevage charolais. Il est construit sur un registre différent des deux précédents, dans la mesure où il vise à expliciter et à argumenter, à partir de l’enquête exploratoire que nous avons menée auprès d’informateurs privilégiés pour appréhender les grandes lignes des transformations en cours dans ce monde, la pertinence même du choix de ce secteur de production pour notre recherche. S’il s’inscrit bien ainsi dans la perspective de contextualisation qui anime toute cette deuxième partie de notre thèse, il la dépasse aussi. Cherchant à rendre compte des débats existants aujourd’hui sur ce que doit être le métier d’éleveur, il constitue aussi une introduction à la présentation des investigations que nous avons effectuées, à partir de là, directement auprès des producteurs.