Conclusion du deuxième récit

Le deuxième récit caractérise des éleveurs pour qui ce qui importe est de réussir à rester en ’phase’ avec ce qu’il est jugé important de faire du point de vue des instances professionnelles et administratives. Ces éleveurs sont en opposition avec une conception de l’élevage telle qu’elle est décrite dans le premier récit, et explique, en partie, selon eux, le ’retard’ qui est attribué à ce secteur d’activité.

En rupture avec ce monde jugé ’dépassé’, ils se présentent comme des éleveurs allant de l’avant, s’adaptant aux évolutions des marchés et aux réformes administratives. Ils cherchent à faire la preuve de leur ’professionnalisme’ à partir d’un engagement fort dans les organismes collectifs de production et les instances professionnelles. Ils décrivent comment ils sont performants, d’abord en mettant en avant leur capacité de gérer les primes judicieusement et ensuite en dénonçant certains éleveurs et certains types de pratiques dont ils tiennent à se démarquer.

Représentatifs, selon eux, des éleveurs qui ont réussi à opérer la mutation nécessaire à une redéfinition de leur activité professionnelle, ils ne s’interrogent pas pour autant sur le ’rôle’ qu’ils jouent dans l’élaboration de nouvelles formes d’exercice de l’activités, celles-ci étant commandées d’une part par l’aval de la profession, d’autre part par les orientations politiques françaises et européennes. Se considérant à la ’pointe du professionnalisme’, pour certains de ces éleveurs, qui décrivent leur système d’activité en pleine expansion, les perspectives professionnelles qui sont les leurs ne les inquiètes pas même s’ils pensent qu’il faudra qu’ils s’adaptent aux exigences futures. Pour les autres, l’idée que l’on puisse leur imposer de nouvelles orientations, les incitent toutefois à s’interroger sur les limites d’une telle organisation dont ils se sentent un peu trop dépendants.