3 – A propos de quelques limites de notre travail...

Nous savions qu’en nous engageant dans une démarche d’analyse qui se voulait à la fois compréhensive et située, nous aurions à emprunter une voie difficile. Procéder à partir d’entretiens très qualitatifs, c’est se trouver confronté à toute une série de questionnements qui constituent une source inépuisable pour la réflexion sociologique184. Sur ce plan, alors, nous avons suivi l’idée qu’une part de ’bricolage’ et ’d’imagination sociologique’ était inévitable dans ce genre d’exercice et nous avons simplement essayé de faire en sorte, au fur et à mesure de l’avancée de notre travail d’enquête, que cette part soit complétée par l’acquisition d’une certaine ’méthode’. Plus délicate s’est avérée, par contre, la réalisation de nos ambitions relatives au caractère situé de notre entreprise. C’est à ce niveau, en effet, que nous avons rencontré les principales difficultés méthodologiques de notre recherche. Deux points, en particulier, nous ont ici fait problème. Le premier, déjà évoqué, tient aux limites que présente notre analyse des relations effectives des éleveurs que nous avons enquêtés. Le deuxième renvoie à la façon dont nous avons constitué notre échantillon même. C’est alors sur une discussion de ces limites et de la manière dont elles pourraient être levées que nous clôturerons cette thèse.

Notes
184.

Voir par exemple les récents débats suscités par l’ouvrage de M. Demazière et C. Dubar (1997a) sur l’analyse des entretiens biographiques dans la revue Sociologie du Travail [Schwartz et al., 1999, n°4 : 453-479].