4.1 Les méthodes employées en catégorisation

Pour appréhender la typicalité des exemplaires à l’intérieur d’une catégorie, les épreuves les plus couramment utilisées sont :

  • Des normes de production : jugement subjectifs sur des échelles de ’bonne représentativité’.

  • Des épreuves chronométriques de jugement d’énoncés : un X est-il un Y ?

  • Des épreuves de productivité verbale : valeurs de fréquences de citations (les exemplaires les plus typiques sont régulièrement produits les premiers en réponse à un terme catégoriel inducteur, par un plus grand nombre de sujets).

Dubois & Resche-Rigon (1993) mettent en question la validité des concepts de typicalité et de prototypie en reconsidérant la méthode expérimentale utilisée pour les mettre en évidence. En effet, le degré de typicalité est en général défini en demandant à un nombre important de sujets de citer dans l’ordre où il leur viennent à l’esprit, les exemplaires appartenant à une catégorie. Ce sont les fréquences de citations qui servent d’indicateur de mesure de la plus ou moins grande typicalité des exemplaires. La question que pose ce choix méthodologique concerne la pertinence de ce qui est réellement appréhendé par ces procédés :

  1. La typicalité, structure interne d’une mémoire individuelle c’est-à-dire telle qu’organisée dans la mémoire sémantique d’un sujet, ou

  2. La stéréotypie, représentativité d’un groupe, donc structure des connaissances organisées ?

Autrement dit, ce type de tâche qui participe d’un ’moyennage’ sur un ensemble de sujets, est propre à rendre compte de la stéréotypie (représentativité d’un groupe), donc de la structure de connaissances socialisées, sans faire de distinction entre l’exemplaire proposé aux sujets, le concept et la forme lexicale. En revanche, il ne nous renseigne guère sur la typicalité, en tant que structure interne d’une mémoire individuelle.