6.1.3.4.1 Statut des représentations

Lorsque nous évoquons les représentations des sujets nous le faisons en référence à Braisby et Francks (1992), selon lesquels l’absence d’un contexte ou d’une perspective clairs de catégorisation, incite les sujets à choisir ’par défaut’ leurs propres contextes de catégorisation et conduit à observer des divergences entre individus qui pourraient être davantage apparentes que réelles. C’est ce que confirment les résultats des ’patients’. En effet, loin de l’élargir leurs critères sous la consigne pragmatique, ce qui aurait pour conséquence d’augmenter la probabilité d’inclusion, on observe au contraire une diminution significative de la probabilité d’inclusion. On peut ainsi penser que c’est sous cette condition que leurs critères sont les plus stricts. Si, par ailleurs, on admet que les représentations se situent à un stade archaïque du processus de figement décrit pas Dubois (1997c), on peut alors avancer que l’un des premiers effets de la maladie est de contraindre les ’patients’ à faire davantage appel à leurs représentations qu’à leurs connaissances sur le monde pour effectuer la tâche de catégorisation.

Pour les sujets des échantillons ’Chicago’, ’Saint-Etienne’, ’Lyon’ et ’témoins’, il est impossible de différencier les conditions technique et pragmatique, ce qui tend à montrer qu’indifféremment les sujets ont tendance à faire appel à la fois à des connaissances ou à des représentations.

Le profil particulier des étudiants en linguistique de Saint-Etienne tend à confirmer l’idée d’une catégorisation plus stricte dans le domaine d’expertise des sujets. En effet c’est sous la condition linguistique qu’ils ont tendance à inclure le moins d’exemplaires, domaine dans lequel ils sont réputés être les plus compétents.

Néanmoins, le statut de la consigne doit encore être discuté. Il n’est pas impossible que ces résultats soient en réalité induits par la consigne elle même, davantage que par le statut des représentations des sujets.