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On constate clairement l’effet de la typicalité des exemplaires sur les comportements des sujets. Les écarts importants ne constituent pas une véritable surprise. En référence aux résultats obtenus par Hampton, Dubois et Yeh (1997), on pouvait en effet s’attendre à ce que les sujets incluent peu d’exemplaires non-membres et une majorité d’exemplaires typiques. La position intermédiaire occupée par les exemplaires non typiques confirme également leurs conclusions.

Par contre, nous avons pu observer que les ’patients’ adoptaient des comportements globalement différents des autres échantillons, quel que soit le degré de typicalité. Ceux-ci ont en effet tendance à inclure davantage d’exemplaires non-typiques et non-membres que les autres échantillons, tout en excluant dans le même temps davantage d’exemplaires typiques.

En résumé, ces résultats tendent à confirmer le fait que les ’patients’ ont des difficultés à composer avec la ’norme’ (telle que nous l’avons introduite au chapitre 3). L’influence du contexte expérimental et la peur de l’échec dû à la maladie, induisent un comportement plus influencé par le doute, qui leur fait inclure davantage d’éléments n’appartenant pas à la catégorie, alors que dans le même mouvement, ils excluent plus d’exemplaires typiques de la catégorie. Il apparaît de plus en plus clairement que le ’sens commun’ (en tant que tendance générale à catégoriser selon le degré de typicalité) n’est pas un facteur décisif sur les critères d’inclusion des ’patients’. L’évidence de stratégies singulières, propres à chacun d’eux, et basées sur des représentations plutôt que sur des connaissances, tend à s’imposer de plus en plus.

Nous ne reviendrons pas sur les comportements observés pour les exemplaires non-typiques, lesquels subissent l’influence des facteurs analysés plus haut. Il nous semble plus intéressant d’affiner l’analyse de l’effet de la typicalité, en reprenant la méthode utilisée par Hampton, Dubois et Yeh (1997).