8.2.2.3 La forme ’tu’

La présence du pronom de deuxième personne tu, peut paraître saugrenue dans le corpus, dans la mesure où l’expérimentateur n’entretenait de lien de familiarité avec aucun des sujets. En réalité les occurrences relevées sont toutes produites par le même sujet, au test et re-test, dans des scènes où il se met place en interaction avec un autre personnage.

T de P N° Cla Sujet n° 3
20 28 je lui dis : ’Ecoute, Denise si tu veux le gingembre j’en n’ai jamais vu’
T de P N° Cla Sujet n° 3 bis
130 246
247
le dentiste me dit
Tu sais Colette y va falloir qu’on te change toutes tes dents’

On peut, bien sûr, discuter la pertinence de la prise en compte de ces formes très spécifiques, qui de prime abord ne possèdent pas le même statut que les autres marques de la personne et en particulier les pronoms de première et troisième personne. Néanmoins, il nous a paru important de les conserver dans la mesure où ils apparaissent dans des contextes mis en place par le sujet pour réussir à effectuer la tâche de catégorisation demandée. Dès lors, si l’on admet la pertinence de vous dans le troisième exemple ci-dessus (sujet n° 14 bis, clause n° 247), on doit également admettre la pertinence de tu. Le recours à la mise en place de scénarios pour aider à la décision d’appartenance n’enlève rien à la valeur référentielle des marques de la personnes utilisées.