11.6 Maladie d’Alzheimer : conséquences sur un plan théorique

Sur un plan théorique, notre travail valide l’influence du culturel et l’environnemental dans la construction des catégories. Honeste (2000, p. 16) propose que :

‘’le sémantisme de mots, à savoir les éléments de signification qu’ils véhiculent ainsi que la façon dont ils sont organisés, reflète les représentations du monde propres à une culture donnée
ces représentations mentales socialisées ont vocation, par l’intermédiaire des mots, à déterminer les modes de représentation du monde des membres de la communauté linguistique en question.’

Il valide également les critiques du prototype et de la typicalité, forgées à partir de protocoles différents, avec d’autres populations dans le domaine de la catégorisation des odeurs et des bruits. Il valide l’hypothèse de processus de figement du prototype en stéréotype. Il valide l’absence d’un ’mapping’ entre les objets du monde et les mots de la langue qui les représentent.

Ce faisant, il valide le fait que les processus catégorisation linguistique et psychologique relèvent de fonctionnements différents. Cependant, s’il est vrai qu’ils entretiennent des liens à cause de la nécessité de processus perceptuels et mémoriels identiques, nous avons montré que ces derniers font appel à différents types de mémoire.

Enfin notre travail valide l’interprétation des processus de catégorisation comme des actes de cognition singuliers et dynamiques (Dubois, 2000) et la nécessité d’effectuer d’autres études à l’interface entre individuel (expérientiel) et linguistique (collectif, culturel), pour renforcer cette hypothèse (ibid, p.63).

En revanche, notre recherche ne valide pas l’idée du recours par les ’patients’ à des processus de compensation, mais valorise l’idée de stratégies d’adaptation, dont les conséquences expérimentales et cliniques sont importantes.