11.9 Critiques

L’importance des résultats recueillis nous incite à penser que nous aurions pu construire un protocole qui tranche davantage avec les protocoles ’classiques’. Même si notre approche était davantage théorisée sur le plan de la catégorisation, la tâche proposée était très semblable aux protocoles courants. En particulier :

  1. Le recueil des données s’est effectué sous une forme stricte oui / non, même si les réponses n’ont pas été analysées en vrai ou faux.

  2. Bien que notre protocole repose sur tâche de décision d’appartenance et non de dénomination ou de fluence, les catégories avaient été fixées par nous à l’avance.

  3. Même si le contexte variait, notre protocole incitait les sujets à traiter des formes verbales ou des énoncés minimaux.

Par ailleurs les sujets n’étaient pas explicitement incités à fournir leurs critères d’où quelques protocoles comportant uniquement des réponses en ’oui’ ou ’non’ chez les patients, mais surtout chez les ’témoins’, qui ont peut-être affaibli la puissance des résultats des différentes analyses linguistiques.

Enfin, il aurait sans doute fallu étudier les effets de consigne et de catégorie sur la production des formes morphosyntaxiques simples et complexes. Nous avons sans doute postulé un peu vite une absence d’effet du contexte sur ces productions. En réalité il est probable que la contrainte contextuelle joue un rôle. Si on se réfère à l’exemple de l’augmentation du discours modal chez des sujets qui décrivent une toile abstraite, donné par Nespoulous et al. (1998, p.317), il devient évident que le contexte exerce une influence sur les productions morphosyntaxiques.