Conclusion

A partir de la remise en cause des protocoles d’évaluation des troubles lexico-sémantiques chez des patients atteints de la maladie d’Alzheimer, nous nous étions fixé un double objectif :

La confrontation de nos données à celles des travaux sur la catégorisation des odeurs et des bruits en particulier nous a permis de mettre en évidence des similitudes entre les comportements cognitifs et linguistiques des sujets normaux à qui l’on propose de catégoriser des odeurs ou des bruits et des patients atteints de maladie d’Alzheimer, soumis à une tâche d’inclusion catégorielle, à partir de catégories ’naturelles’.

Nos résultats confortent l’hypothèse du caractère ’subjectif’ de la catégorisation et de la construction de cette subjectivité à la fois à partir de représentations fondées sur des expériences sensorielles, mais aussi sur l’appropriation indispensable de savoirs partagés, linguistiques et culturels. En cela, notre recherche atteint son premier objectif, même s’il reste indispensable de multiplier encore les études de basées sur des approches et protocoles différents, en poursuivant par exemple les travaux sur la catégorisation des odeurs et des bruits par des sujets atteints de maladie d’Alzheimer.

C’est la mise en évidence du clivage entre les aspects individuels (renvoyant à l’expérience singulière que chacun fait, ou a, des objets du monde) et collectifs (linguistiques et culturels) des processus de catégorisation qui nous a fourni les moyens théoriques et expérimentaux d’atteindre notre deuxième objectif. En effet c’est précisément ce plan de séparation qui distingue ce que nous avons appelé d’une manière quelque peu schématique, représentations et connaissances socialisées, qui permet à travers leurs comportements psychologiques et linguistiques de différencier les sujets non pathologiques des malades.

Les conséquences sont nombreuses. Tout d’abord elles ouvrent la voie à des nouvelles possibilités de compréhension des troubles du langage chez les malades, puisqu’elles permettent :