I. DIALOGUE ÉTENDU OU DIALOGISME

Chapitre 1 : Le « dialogue » entre instances narratives.

1. Le dispositif énonciatif selon Lintvelt.
‘La narratologie contemporaine replace le discours narratif dans une stratégie de communication. Le producteur du récit structure son texte en fonction d'effets qu'il cherche à produire chez l'interprétant. L'interprétation repose non seulement sur la prise en compte de la lettre du texte, mais également sur le postulat, par le lecteur ou l'auditeur, d'une intention communicative du producteur-énonciateur (Adam, Revaz 1996 : 10-11).’

Le dispositif énonciatif des romans est un processus complexe qui, selon nous, ne se réduit pas uniquement aux dichotomies lecteur/narrataire du côté de la réception et auteur/narrateur du côté de l'émission.

En fait, ce dispositif comprend, à notre avis, les trois niveaux mis en lumière par Schmid (cité par Lintvelt 1978 : 353) :

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Beaucoup de narratologues ont rejeté l'existence de ces trois niveaux en invoquant diverses raisons, qui ont toutes comme conséquence soit d'identifier l'auteur abstrait à l'auteur, soit de l'assimiler au narrateur. Maingueneau (1986 : 71) repose notamment leur existence dans le contexte de la polyphonie, mais s’il distingue clairement sous le terme d’« écrivain » l’auteur concret et, sous le terme d’« auteur », l’auteur abstrait (responsable de l’énonciation), il fusionne auteur et narrateur.