2.1. Maximes conversationnelles et règles de politesse.

Grice (1979 : 57-72) a énoncé quatre maximes, appelées selon la catégorisation kantienne maxime de « quantité », de « qualité », de « relation » et de « modalité » et subsumées par un principe général de « coopération ». Nous avons déjà vu que ce principe constituait le macroprincipe de la communication littéraire, puisque le pacte romanesque entre auteur et lecteur inscrits reposait en grande partie sur lui. Il a affirmé que leur respect était présupposé dans la conversation au point que leur non-respect apparent engendrait des « implicitations non conventionnelles ».

Toutefois, la communication romanesque n’est pas uniquement régie par le principe de coopération, mais aussi par un principe de littérarité résultant du pacte esthétique. Ce pacte esthétique conditionne l’interprétation des transgressions de deux manières différentes. Tout d’abord, il forcera le lecteur à présupposer un savoir-faire chez le romancier ; ensuite, il le conduira à interpréter les transgressions apparentes aux maximes conversationnelles en termes de valeur esthétique. Nous le voyons dans ce commentaire que Flaubert fait à propos des Misérables d’Hugo :

‘Des explications énormes données sur des choses en dehors du sujet et rien sur celles qui sont indispensables au sujet (Flaubert, Correspondance, vol. III 1859-1868 : 236 ; nous soulignons).’

Flaubert utilise des termes dévalorisants pour qualifier chez Hugo le non-respect de la maxime de quantité et déclasse ainsi l’oeuvre hugolienne.