4.1. Les tétralogues durassiens.

Duras dans ses romans met en scène de nombreuses structures quadrangulaires qui peuvent même devenir la structure fondamentale de certains romans. De même que pour les autres structures, c’est aux trois niveaux du relationnel, de l’interactionnel et du conversationnel que nous les retrouverons. Comme nous l’avons dit précédemment, c’est une des structures sociales normées parce qu’en théorie, elle permet de maintenir une harmonie sociale offrant la possibilité de former toute une série de coalitions duelles sans exclusion d’un membre. Nous savons par expérience à quel point en Occident, elle représente la famille idéale : père-mère, une fille et un garçon. Caplow (1971), parce qu’il y faisait intervenir un rapport de forces, avait tendance à la réduire en trio du type : père-mère-enfants. Le père avait alors la position haute par son statut de détenteur de l’autorité et la mère celui d’un intermédiaire. Mais ce genre d’analyse part d’un a priori hiérarchique où les positions sont prédéfinies ; or, l’évolution sociale actuelle recherche l’égalité homme-femme et a tendance à considérer l’enfant comme une personne à part entière. Aussi nous semble-t-il plus judicieux de considérer ce type de famille en quatuor, en nous basant sur le nombre effectif des personnes, et d’envisager le trio hiérarchique comme une des possibilités de coalitions à côté de coalitions de type parents-enfants ou père-fils contre mère-fille ou père-fille contre mère-fils. La menace de ce genre d’organisation est l’existence d’enfants de même sexe parce qu’elle encourage la scission 3-1 et donc l’exclusion d’un des membres.