Hinterhof ≈arrière-cour

Si le terme d’arrière-cour existe en français, avec sa connotation de pauvreté, de sombre humidité, il n’est pas comparable avec sa traduction littérale de Hinterhof. L’urbanisme «moderne» de Berlin, né en 1862 d’après le plan de Hobrecht [63], ingénieur des égouts (sic), se caractérise par de larges avenues bordées de terrains anciennement agricoles, étroits et très profonds, sur lesquels s’implantèrent les habitations. Derrière un immeuble bourgeois se succèdent ainsi généralement 4 bâtiments de plus en plus pauvres entrelardés d’arrières-cours dont la taille minimum était fixée réglementairement à 5 mètres sur 5 mètres. Ces arrières-cours en chapelet sont devenues un paradigme constituant de la vie sociale berlinoise à valeur d’icône [64] :

‘«Il y a quelques années, Yankel Taut qui vit aujourd’hui près de Haïfa et continue, en famille, à parler allemand, est retourné dans le Scheunenviertel, à Berlin-Est. Il a retrouvé son Hinterhof des années 20, intact ou presque.» ’

Deux précurseurs de la Bande Dessinée, Wilhelm BUSCH (avec les « Aventures de Max und Morit z ») et Heinrich ZILLE (« Kinder der Strasse ») en ont même fait le cadre générateur de leurs célèbres histoires.

Notes
63.

[] THOMAS Karin (sous la dir.) (1992). Baukunst in Brandenburg. Köln, DuMont Verlag

64.

[] BROSSAT Alain (1983). ’Tu te souviens, Yankel, de ton Hinterhof ?’ in Berlin, le ciel partagé, Revue Autrement - Janvier 83 (pp.78-81)