2.2 Méthode constructive

Acceptant donc la proposition de Roland BARTHES (l’architecure est un langage, la cité est un discours), notre démarche constructive s’est initialement embrayée sur ses hypothèses d’orientation [81] :

‘«Parce que, si l’on désire entreprendre une sémiologie de la ville, l’approche la meilleure, à mon avis, comme du reste pour toute entreprise sémantique, sera une certaine ingénuité du lecteur. Nous devons être nombreux à essayer de déchiffrer la ville où nous nous trouvons, en partant, si c’est nécessaire, d’un rapport personnel. Dominant toutes ces lectures de diverses catégories de lecteurs, (car nous avons une gamme complète de lecteurs, du sédentaire à l’étranger), on élaborerait ainsi la langue de la ville. C’est pourquoi je dirai que le plus important n’est pas tant de multiplier les enquêtes ou les études fonctionnelles de la ville que de multiplier les lectures de la ville, dont, malheureusement, jusqu’à présent, seuls les écrivains nous ont donné quelques exemples.
En partant de ces lectures, de cette reconstitution d’une langue ou d’un code de la ville, nous pourrons nous orienter vers des moyens de nature plus scientifique : recherche des unités, syntaxe, etc., mais en nous rappelant toujours qu’on ne doit jamais chercher à fixer et à rendre rigides les signifiés des unités découvertes, car historiquement ces signifiés sont extrêmement imprécis, récusables et indomptables.»’

Notes
81.

[] BARTHES Roland (1985). L’aventure sémiologique. Paris, le Seuil (p. 270)