4.1.2 Face à l’architecture du vingtième siècle

Le rapport du public à l’architecture du vingtième siècle, sauf à de rares exceptions, apparaît fait de crainte, de défiance, d’expérience malheureuse, alors même qu’une attirance réelle reste latente. La pratique quasi quotidienne de l’architecture « moderne » (de l’école à la gare, de la mairie à l’habitation, de l’aéroport au bureau) n’engendre pas ipso facto l’adhésion, voire la compréhension.

L’événement spécifique des Journées européennes du patrimoine est nécessaire pour susciter le regard conscient et distancié.

G8f1
parce que c’est la journée du Patrimoine et on a vu l’affiche ici [...]
F9h
parce que c’était organisé, hein...[...]

Motivé par le label « patrimoine », le visiteur accepte à cette occasion de porter un regard conscient sur l’objet architectural quotidien qualifié et entreprend une démarche initiatrice qui le grandit à ses propres yeux : acceptant son « illettrisme » architectural, il se place en situation d’apprentissage et finalement s’aperçoit qu’il a pu acquérir une connaissance suffisante pour comprendre.

Le visiteur est alors valorisé à double titre par sa visite : immédiatement, par le constat de la compréhension devenue possible d’un objet jusque-là incompréhensible, et à terme, par la relation communautaire établie avec l’objet patrimonial.

Pour autant, cette valorisation ne va pas sans poser de nouvelles interrogations lorsque s’insèrent dans le discours les questions de la dialectique de la façade, de la modernité, des valeurs architecturales ou encore de justification de la valeur patrimoniale.