Des lacunes déclarées

Plusieurs entretiens font état d’une ignorance déclarée (avouée ?) ou tout au moins d’une méconnaissance vis à vis de l’architecture en général, allant même jusqu’à justifier le refus de répondre à quelques questions.

P8f
Vous savez on est quand même un peu profanes...
G7f
modifiée ... euh... non, elle n’a pas été modifiée. Le peu que j’en connais, je ne suis pas du tout spécialiste...
F8f
On n’a pas une culture très très développée, finalement...sur l’architecture et le patrimoine.
G8f1
...j’sais pas ...je suis pas assez compétente... pour parler.

Un grand nombre de visiteurs avouent plus précisément une méconnaissance de l’architecture du vingtième siècle. Cette ignorance/méconnaissance concerne aussi bien les noms de célèbres architectes que les « styles », aussi bien le métier que l’oeuvre ; et ceci même pour ceux qui disent connaître la construction et les chantiers.

G9h1
Ah... j’ai pas trop d’vision...
F3
Ah elle n’a pas vraiment été modifiée, elle... ma vision de l’architecture du vingtième siècle... elle est assez... c’est assez... diaphane, comme connaissance, c’est très léger [...]
F8f
Pff ...un peu, oui...mais on connaît très mal l’architecture du vingtième siècle, donc ça permettait...
P7f
j’ai pas une vision très précise de l’architecture du vingtième siècle alors ! ... j’peux pas répondre à cette question là...

Le décalage entre l’architecte et le public est désigné par quelques visiteurs comme la source de cette ignorance. Certains ne font que retrouver dans leur visite la confirmation du « hiatus » déjà perçu par ailleurs.

T6f
ça n’a fait que confirmer c’que j’pensais. [...] j’ai dans l’idée que les architectes font des projets très très globalisants ... et qui partent uniquement de leur propre conception intellectuelle... et que parfois avec ce que ça donne pour les gens y a souvent un hiatus assez considérable.

Mais l’ignorance avouée serait-elle à demi pardonnée ? Disons plutôt que l’ignorance avouée n’est plus ignorance puisque c’est le point de départ de toute maïeutique. Cet aveu même est l’embrayeur de la posture d’apprenant dans laquelle se place le visiteur des Journées du Patrimoine.