C’est finalement à cette notion typiquement patrimoniale de classement que nous arrivons en fin de siècle, avec l’impression sous-jacente qu’il va bien falloir tourner la page. Mais un patrimoine pour quoi faire ? Le public s’accorde à dire l’utilité de la définition d’un patrimoine pour construire l’Histoire, pour servir de « base de données » aux étudiants et aux chercheurs, pour constituer une collection que l’on peut consulter dans la délectation ou l’acculturation. On attend de l’institution culturelle qu’elle établisse un classement ou plutôt des classements :
dans un premier temps, dire (sans les tergiversations qui pourraient laisser instiller un doute) ce qui appartient de plein droit au patrimoine et ce qui peut y être annexé, conformément au système de l’Inventaire des Monuments historiques ;
pratiquer ensuite des classements plus pratiques, plus proche des attentes culturelles et touristiques du public.
Dans la mesure où la valeur historique de l’objet lui semble prépondérante dans la labellisation patrimoniale, le public attend que l’on différencie sans équivoque valeur patrimoniale (supposée absolue, synchronique, scientifiquement immuable) et valeur architecturale (reconnue comme diachronique).