Guides et cotes « touristiques »

La demande existe et l’offre commence à lui répondre pour répertorier les monuments du vingtième siècle qui « méritent le détour ». Reste à savoir quels seront les principes selon lesquels donner plus ou moins de valeur aux bâtiments concernés et, parmi eux, quels sont ceux qui apparaissent les plus légitimes aux yeux du public.

le critère de rareté donne davantage de valeur à une architecture originale qu’à des bâtiments reproduits en série tels que des pavillons de banlieue ou encore des abri-bus... mais un groupe peut valablement constituer une collection (les entrées du métro parisien)

le critère de prestige, même s’il est contesté parfois, est lié partiellement au critère de rareté, dans la mesure où derrière ces architectures uniques on trouve parfois un commanditaire ou un maître d’ouvrage célèbre et/ou riche.

le critère de notoriété, peut s’appliquer directement à l’oeuvre architecturale, à laquelle est alors souvent associée une histoire particulière (qui fait qu’on en parle souvent). Il peut s’appliquer également au créateur dont le renom fera, indirectement, la valeur de l’oeuvre.

le critère d’ancienneté semble suffire parfois à légitimer le statut de patrimoine porté à certains objets. Inexorablement, les objets du vingtième siècle cette valeur et l’architecture n’échappe pas forcément à cette règle .

le critère de créativité est pour le public ce qui mesure l’étonnement, la nouveauté, la provocation formelle.

le critère de technicité ou de prouesse relève de la valeur patrimoniale : tel pont suspendu ou de tel château d’eau est appelé ouvrage d’art au lieu de génie civil.

le critère de beauté, insaisissable encore pour cette architecture récente, n’est pas mis en avant comme significatif. Il s’agit là d’une profonde modification de l’attitude du public opposant nettement le patrimoine du vingtième siècle au patrimoine ancien reconnu dans une indiscutable beauté.