Le consensus est annoncé dans la brochure municipale par les contributions d’habitants qui s’y expriment en paroles et en sourires, il correspond à une volonté commune d’investir ce lieu autrefois hors la ville, il participe du «Jenseits» (au-delà) évoqué par Johanna Petersmann. L’engouement des pionniers est aussi, il faut l’admettre, à la mesure de la rareté des terrains constructibles en Allemagne, et spécialement dans cette région.
Ce consensus s’établit autour du concept de «l’aménagement durable» qui a fait son chemin en Allemagne, et d’autant plus à Tübingen, ville universitaire139 où les écolos sont une force réelle (Les ‘«Grünen»’ sont beaucoup plus «verts» que nos «verts» et ils sont plus proches des idées communes de la population en général). Le consensus, qui fait partie des habitudes relationelles outre-Rhin, est soutenu par l’intégration des associations aux étapes de conception, par la méthodologie de réalisation adoptée, par l’implication dans les SCI et les copropriétés directes. La recherche de consensus porte sa part d’utopie dans un refus des conflits qui pourraient ébranler la cohésion apparente du groupe social.
Tübingen, cette ville d’Allemagne où se trouve la plus forte densité de libraires et d’opticiens, et où coexistent même 2 distributeurs de matériaux écologiques de construction (nous citons ici pour le seul plaisir de la visite : le magasin 3B, BauBiologie Belthlestraße)