L’arc monumental

Fait du Prince par excellence, la Grande Arche est née de l’idée de terminer le programme d’aménagement de La Défense par un grand geste architectural, permettant d’inclure à Paris-ville-lumière ce nouveau quartier d’affaires. Les membres du Jury - et le Président François Miterrand - ont choisi ce projet parmi une demi-douzaine de propositions ; c’est donc celui qui a semblé apporter la réponse la plus pertinente.

Dans ce bâtiment remarquable, le signifiant /arc de triomphe/ est assez clairement énoncé alors même que le signifié «arc de triomphe» n’est qu’accessoire : la dissociation est programmée entre fonction spatiale, fonction urbaine et fonction symbolique :

  1. l’objet, dans sa forme/échelle/proportion, exprime la porte de ville, l’arc de triomphe, et constitue un vecteur exprimant la profondeur et l’axe de la ville.

  2. la fonction réelle est multiple : un bâtiment à usage de bureaux de l’administration, un symbole de l’entrée de ville, un repère urbain ou «Landmark» , et bien sûr la marque d’un Président

La fonctionnalité «bureaux» de la Grande Arche n’est certes pas performante et le coût du mètre carré utile dépasse largement les quotas. Vraisemblablement n’a-t-on pas eu le courage de programmer un véritable arc de triomphe. Serait-ce un soupçon de langue-de-bois pour faire avaler la facture ?

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Figure 52 - La Grande Arche