12.7 Frontières

Nota : cet article a fait l’objet de notre communication «Espace public vs Espace privé : le rythme de la ville» lors du 3° colloque de Montpellier (19-21 novembre 1998) [247]

Les limites de la ville ont été longtemps marquées par une enceinte, habitée ou non, dont le rôle de protection s’est estompé. Les murailles, lorsqu’elles n’ont pas disparues, ont été percées de nombreuses et larges portes pour permettre l’extension. La frontière de la ville est à cet endroit inprécis où, écrit Julien Gracq [248] ‘«le fluide urbain fuit et se dilue, [...] où le tissu urbain se démaille et s’effiloche»’. Aujourd’hui, ces portes semblent nous manquer, et dans toute l’Europe on cherche à recréer des «entrées de ville», des signifiants lisibles du corpus urbain.

Les frotières de la ville ne sont pas les seules limites, les quartiers de la ville ont aussi leurs frontières qui marquent des différences identitaires ou référentielles, le logement idividuel est aussi défini par des frontières (souvent à plusieurs niveaux de privacité).

La ville est l’organisation culturellement située d’un entrelacs de frontières, de passages et de seuils entre des espaces et des lieux plus ou moins publics et des espaces et des lieux plus ou moins privés. Nous prenons ici pour définitions du «public» et du «privé» celles de Bernard LAMIZET [249] : l’espace public est ‘le lieu dans lequel s’inscrivent dans des formes de communication et de représentation toutes les médiations symboliques de l’appartenance’ alors que les espaces privés sont ‘les lieux de notre expérience singulière.’

La frontière qui détoure le logement individuel est première et (au moins pour partie) volontairement constituée.

Notes
247.

[] FAYETON Philippe (1999). «Espace public vs espace privé : le rythme de la ville» in Actes du colloque de Montpellier des 19-21 novembre 1998. Montpellier Editions de l’Espérou

248.

[] GRACQ Julien (1985). La forme d’une ville. Paris, José Corti (pp. 42-43)

249.

[] LAMIZET Bernard (1999). La médiation culturelle. Paris, L’Harmattan. (pp. 110-111)