La folle de Chaillot(1945)

Certaines des raisons qui expliquent le pessimisme croissant du dernier Giraudoux sont d'ordre personnel, - sans doute liées à son vieillissement et à la crise de son mariage. Mais d'autres sont dues à l'évolution du monde extérieur. C'est qu'en effet les dernières années de la vie de l'écrivain sont contemporaines d'une des périodes les plus sombres de l'Histoire : le danger de la guerre devient tous les jours plus menaçant, et face à la menace du totalitarisme, la France s'enfonce dans la division et le déchirement intérieurs : l'aboutissement final, c'est la guerre, la débâcle, l'écroulement de la France, et son asservissement, dont Giraudoux n'aura pas la chance, du fait de sa mort soudaine, de voir la fin. Devant cette évolution dramatique, l'écrivain qui, spontanément, préfère pourtant l'action poétique à l'action sociale, croit impossible de ne pas entrer dans le combat des idées politiques. Tantôt explicitement (dans des essais comme Pleins Pouvoirs ou Sans Pouvoirs), tantôt implicitement, dans certaines de ces pièces de théâtre, il tente d'aider son pays à résister au déclin qui le menace, et de lui faire prendre conscience de la nature réelle des dangers qui le guettent. Il existe donc, dans ces années de détresse, un message socio-politique de Giraudoux, reposant sur la dénonciation du péril que constituerait une domination trop absolue des puissances d'argent et du matérialisme : c'est d'imagination, de culture, de beauté, qu'a besoin le monde moderne, et ce sont peut-être les plus humbles et les moins considérés qui sont le mieux en mesure de les lui apporter. La Folle de Chaillot n'était pas achevée à la mort de l'écrivain ; c'est une sorte de monstre, un énorme massif de prose et en même temps une œuvre importante car on y retrouve quelques-uns des thèmes fondamentaux du théâtre de Giraudoux, transposés dans une lumière crépusculaire et même dans un clair-obscur de souterrain. Les motifs qui se mettent en évidence à travers les systèmes métaphoriques des personnages sont les schémas positifs de l'amour et notamment de la vérité qui, dans la pièce examinée, renvoie à la justice, à la punition des corrompus par les honnêtes. Les schémas négatifs comportent les thèmes du crime ainsi que du mensonge accompagnés des impératifs sociaux. Avec La Folle de Chaillot le Bien et le Mal se localisent chez les hommes. La corruption est apportée à l'humanité par une race de parasites que sont les hommes avides et les spéculateurs. En face de ces êtres pervers, il reste heureusement les êtres purs qui cherchent la joie du cœur tels que La Folle de Chaillot qui représente l'appel du rêve, nécessaire pour que l'âme et l'imagination ne s'endorment point, et pourtant dangereux s'il obscurcit le bon sens et l'humilité.

Aurélie, la folle de Chaillot se révèle une femme courageuse et ingénieuse qui entreprend de sauver le monde des profiteurs résolus et cyniques. Son imaginaire déploie des tonalités du mal comme le crime, le mensonge ou les impératifs sociaux afin d'opposer ses armes : l'amour et la justice. Aurélie adore se référer aux animaux, aux oiseaux et aux fleurs ainsi qu'aux constructions humaines, aux objets familiers et aux déchets. Sa vue du monde contemporain résume celle de l'auteur contre l'artifice et l'égoïsme des faux réalistes, des faux-monnayeurs de toutes espèces : "Maintenant ils [les gens] entrent au restaurant avec de gestes d'ogre. Chez le boucher, on dirait des lapins. Ils se changeraient en bêtes peu à peu qu'il n'en serait pas autrement. Autrefois ils vous prenaient la main avec déférence, maintenant regardez-les, ils donnent la patte". (Acte II, p.970) Selon la conception de Giraudoux, dans cette énorme farce, le pouvoir de purification n'appartient plus à une jeune femme au cœur honnête et limpide comme dans Siegfried et Amphitryon, ni à une jeune fille magicienne du bonheur comme dans Intermezzo ou Ondine, il est confié à une folle, comme si, pour vivre dans un monde sophistiqué et corrompu, il ne suffisait pas de le purifier en écartant ce qui le souille, mais il fallait brutalement le récuser par l'imaginaire et l'humour noir.

‘"Les méchants s'évaporent. Ils disent qu'ils sont éternels, et on le croit, et ils font tout pour l'être. Il n'y a pas plus prudent pour éviter les rhumes et les voitures. Mais pas du tout! L'orgueil, la cupidité, l'égoïsme les chauffent à un tel degré de rouge que s'ils passent sur un point où la terre recèle la bonté ou la pitié, ils s'évaporent. On raconte que les financiers sont tombés de l'avion dans la mer. Mensonge. L'avion a passé simplement au-dessus d'un banc de sardines innocentes. Tous ces bandits t'ont effleurée au passage" (Acte II, p.997). ’

En outre, Aurélie n'est pas seule dans sa tentative extravagante. Elle se trouve secondée par des êtres épurés comme les autres folles, Constance, Gabrielle, Joséphine ou les humbles qui ont conservé une certaine innocence sociale comme le chanteur, le jongleur, le marchand de lacets, le sauveteur du Pont d'Alma et surtout son agent secret auprès les dépravés, Le Chiffonnier. C'est lui qui lance au public la brillante théorie de Giraudoux sur les "mecs". Les mecs, ce sont des hommes impudents, qui ont mis la main sur toutes les choses saintes, l'eau, l'air, qui vendent tout ce que le ciel donne, qui trafiquent sur les valeurs du cœur et de l'esprit, de sorte que le bonheur est devenu impossible. Son image nous rappelle la prostitution : "Autrefois les denrées, les pièces de théâtre avaient l'air de se vendre elles-mêmes, de se présenter elles-mêmes. Maintenant tout ce qui se mange, tout ce qui se voit, tout ce qui s'entreprend, et le vin, et le spectacle, on dirait qu'ils ont un mec, qui les met sur le trottoir, et les surveille, sans rien faire. C'est eux, ma pauvre Comtesse. C'est leur mec". (Acte I, p.958). Toutefois, il y a Irma la plongeuse et Pierre le désespéré dont l'union demeure la chance du monde et la Folle essaie de toutes ses forces de les faire se rapprocher l'un l'autre. "Si deux êtres qui s'aiment laissent une seule minute se loger entre eux, elle devient des mois, des années, des siècles" (Acte II, p.997). Par conséquent, on aurait de toute façon tort de réduire La folle de Chaillot à sa dimension de pamphlet social. Même si Giraudoux se force par moments à l’agressivité, le naturel chez lui reprend vite le dessus, et sa pièce est avant tout un hymne à la vie. Plus importants au fond que les fantoches dont ils contrecarrent les projets sont en fait toutes ces petites gens, à l'existence humble et difficile, que la pièce évoque avec tendresse, et auxquels elle demande de donner de paradoxales leçons d'optimisme, comme le chiffonnier, l'égoutier, ou le sergent de ville.

Deux figures surtout émergent de leur foule colorée, et transmettent le message que veut faire passer Giraudoux. La première est celle d'Irma, la petite plongeuse, venue de sa province à Paris pour laver la vaisselle, astreinte aux tâches les plus ingrates et les moins nobles, humiliée par des hommes qui la soumettent à leurs désirs, et qui crie, dans une superbe tirade à la naïveté très délibérée, sa foi dans l'amour et son amour de la vie (voir Acte I, p.962-3). Ainsi, n'existe-t-il plus seulement une corruption de l'âme, mais aussi une corruption de la société, qui prend forme dans la conspiration des "exploiteurs", Présidents, Coulissiers, Secrétaires, Prospecteurs. Une frénésie d'exploitation aveugle les conduit à devenir ces parasites de l'humanité qui détruisent le milieu même où l'humanité doit vivre. L'erreur du monde moderne se résume dans cette cupidité strictement humaine du Président, qui compromet à la fois l'équilibre interne de l'humanité et son ajustement aux rythmes cosmiques. Naturellement, son imaginaire puise dans le crime et les impératifs sociaux plantés par lui et en sa faveur en utilisant les finances, le déguisement et le théâtre des marionnettes. "Et depuis, il m'a suffi de me livrer à chacun de ces masques sans vie, même secoué de tics, même agrémenté de variole, quand j'avais le bonheur de les apercevoir, pour devenir ce que vous me voyez..." (Acte I, p.931). "Quelle est la seule sauvegarde, la seule condition d'un monde vraiment moderne?", demande le Président qui complote de détruire Chaillot :"C'est un type unique de travailleur, le même visage. les mêmes vêtements, les mêmes gestes et paroles pour chaque travailleur. Ainsi seulement le dirigeant en arrive à croire qu'un seul humain sue et travaille. ... Notre pouvoir expire là où subsiste la pauvreté joyeuse, la domesticité méprisante et frondeuse, la folie respectée et adulée". (Acte I, p.942). Il est incontestable que La folle de Chaillot fait de Giraudoux, trente ans à l'avance, le grand précurseur de ceux qui, gauchistes ou écologistes, ont dénoncé la civilisation capitaliste industrielle moderne, les atteintes qu'elle porte à l'environnement et à la qualité de la vie, la frénésie de consommation matérielle et de gain financier qu'elle suscite, l'appauvrissement spirituel dont elle est porteuse. On trouve aussi chez lui la critique du rationalisme dogmatique, identitaire et intolérant, que certains philosophes ont longuement développée à une époque récente. La supériorité évidente du dramaturge sur ses successeurs, c'est l'absence chez lui de tout esprit de lourdeur et de sérieux, la distance qu'il garde à l'égard des thèses qu'il avance, toujours habillées d'ailleurs d'humour et de poésie, et dont il sait bien qu'elles ne représentent qu'un aspect de la vérité. Sa faiblesse en revanche, c'est qu'il ne choisit pas le bon moment pour lancer son attaque : en 1944, ce ne sont pas les prospecteurs pétroliers, même pris à titre symbolique, qui constituent le danger essentiel, mais le fascisme, le nazisme, et leurs alliés antilibéraux, dont certains tentent d'ailleurs de justifier (à Vichy par exemple) leur hostilité à la démocratie par une critique de la société industrielle et un éloge de la sagesse de la société paysanne. Dans le clan des conspirateurs contre l'humanité, un partenaire aussi malveillant c'est le Prospecteur qui enrichit l'ensemble métaphorique négatif du crime avec ses images impudentes d'esprits, de religion et des contes de fées ainsi que des déchets ou d'objets quotidiens.

‘"Mon cher Baron, les démons ou les génies qui veillent sur les trésors souterrains s'y emploient avec acharnement. Peut-être ont-ils raison. Quand nous aurons vidé notre planète de ses équilibres et de ses dosages internes, elle risque de prendre un jour le parcours non aimanté dans les chemins du ciel... Tant pis pour nous. Puisque l'homme a choisi d'être, non pas l'habitant, mais le jockey de son globe, il n'a qu'à courir les risques de la course" (Acte I, p.938). ’

On se rend compte que Giraudoux amalgame dans La folle de Chaillot des dangers très différents. L'affairisme, l'inégalité sociale, la destruction de l'environnement, ou simplement le développement du machinisme, sont des choses distinctes, qui appellent des jugements spécifiques, lesquels ne sont d'ailleurs pas forcément tous négatifs. Giraudoux a posé la question du sens et de l'utilité de la rationalisation technique et économique, qui est au cœur du débat des valeurs qu’il a voulu défendre : la qualité de la vie, le respect de la nature, le sens esthétique, le respect des différences, sont effectivement devenues des composantes à part entière de la sensibilité moderne depuis les années 70 et le message social de l'écrivain a ,en ce sens, été entendu. D'ailleurs, à l'avilissement de la vie sociale, dû au délire, Giraudoux oppose la simplicité et la joie de vivre de certains êtres qui sont "en marge" de la folie humaine, d'où il s'ensuit que l'homme peut être naturellement bon et innocent, la société le corrompt. Giraudoux invoque donc l'essence de l'homme contre la déchéance de l'humanité pervertie et fait appel à la nature réelle des gens contre les apparences de leur vie. Cette attention de Giraudoux à un problème précis est symbolique de la forme que prennent ses préoccupations sociales : ce qu'il veut définir, c'est bien une harmonie entre l'homme et son environnement. Il pose, à propos du rapport entre l'homme et son milieu, le problème qu'il avait posé à propos des rapports de l'homme et de l'univers. Il ne s'agit donc plus en premier lieu d'adapter l'homme au Cosmos, mais d'abord d'adapter à l'homme les cadres humains. L'utilité de l'urbanisme est de placer l'individu dans une vie collective digne de l'humanité, qui pourra, ensuite, s'harmoniser à son tour aux lois plus larges et plus vastes du monde.

Dans tout cela, le réseau positif montre d'une façon claire et dynamique que ce qui importe c'est l'amour et la vérité. Entre les deux conceptions, les systèmes métaphoriques privilégient surtout la vérité qui dans La Folle de Chaillot représente la justice qui est incarnée notamment par le personnage fantaisiste d'Aurélie ainsi que beaucoup d'autres comme Joséphine (la Folle de Concorde), Irma la plongeuse, le chanteur, le jongleur, le marchand de lacets. En ce qui concerne l'amour il y a encore Aurélie accompagnée de la Folle de Passy appelée Constance, Irma la plongeuse, le Chiffonnier et le sauveteur du Pont d'Alma. De l'autre côté, le réseau négatif nous parle du crime, du mensonge, de la guerre et des impératifs sociaux. Incontestablement, les ensembles métaphoriques négatifs sont plus éloquents que les positifs mais ce qui "hante" vraiment la pièce est le schéma du crime où la Folle de Chaillot, Aurélie possède une place privilégiée en ayant comme adversaires le Baron, le Président et surtout le Prospecteur. Le mensonge est dénoncé par Aurélie et Le Chiffonnier alors que la guerre l’est par Joséphine, la Folle de la Concorde. Enfin, les impératifs sociaux font leur apparition à travers Aurélie, Gabrielle la Folle de Saint Sulpice, l'officier de Santé Jadin et le Président. Il est évident que le personnage "pléthorique" de la Folle de Chaillot domine la pièce dans les deux réseaux en ayant comme partenaires non seulement les autres folles mais en particulier Le Chiffonnier qui la suit dans presque tous les schémas métaphoriques. Tous les autres personnages ne font que des apparitions fugitives dans le corpus des métaphores sauf le Président qui traverse les champs négatifs du crime et des impératifs sociaux. Il y a une révolte contre l'injustice, la dureté et la laideur de la société industrielle et bourgeoise de son temps, longtemps cachée par le sourire, qui devient explicite dans La Folle de Chaillot et qui nous dévoile pour la première fois un Giraudoux agressif et même délibérément manichéen. Lui qui a toujours montré les dons les plus éclatants pour la dialectique choisit ici (mais nous sommes en pleine occupation) d'adopter la vision du monde en blanc et noir des contes pour enfants : le monde est le théâtre de la lutte du bien contre le mal. D'un côté donc les "méchants", capables, ils le reconnaissent eux-mêmes et s'en vantent, de toutes les vilenies : spéculateurs, prospecteurs, escrocs, assoiffés d'or, qui n'aspirent à rien de moins qu'à transformer Paris en un champ de puits de pétrole, et à faire main-basse sur le monde pour assouvir leur cupidité et leur désir de puissance. En face d’eux ceux qui défendent les intérêts de l'humanité vraie, que Giraudoux choisit en bas de l'échelle sociale, ceux que l'argent n'a pas corrompu : chiffonniers, égoutiers, plongeuses, avec à leur tête les "folles", ces vieilles femmes excentriques, maniaques et solitaires, qui ont tout pour susciter l'ironie ou la pitié, et qui font ici figure d'héroïnes. Et, toujours comme dans les contes d'enfants, la pièce va raconter la victoire des bons sur les méchants, et l'anéantissement complet de ces derniers, victimes de leur propre avidité. Prêts à tout pour trouver du pétrole, et détruire Chaillot, ils s'engouffrent dans un souterrain sans issue où ils se feront enfermer, et rentreront dans ces entrailles de la terre d'où, créatures du diable qu'ils étaient, ils n'auraient jamais dû sortir. "L'affaire est finie. Voyez comme elle était simple. Il suffit d'une femme de sens pour que la folie du monde sur elle se casse les dents", pourra dire triomphalement Aurélie, "qui a conduit la lutte". (Acte II, p.999). Dominant de sa voix autoritaire et haute en couleur la pittoresque polyphonie du petit peuple de Chaillot, la figure d'Aurélie, dont l'excentricité apparente cache une volonté farouche de lutter contre le vieillissement et la solitude, et d'exorciser un inguérissable chagrin d'amour va se charger de faire l'éloge de la vie à Pierre, le jeune suicidaire, et de lui montrer qu'en fait "tous les vivants ont de la chance". Pour sentir la beauté de l'existence, il suffit, lui explique-t-elle, de s'astreindre à l'emplir de ces petites tâches d'apparence futile ou même absurde (la toilette, le maquillage, la lecture du journal, la promenade, le nettoyage), qui tireront leur valeur de leur diversité et des efforts faits pour les accomplir : c'est quand elle a l'allure d'une multitude de petites obligations que la vie est vraiment attractive et riche de sens. Bien entendu, il est à peine besoin de le dire, il s'agit d'un fantasme délibérément naïf, dont Giraudoux s'offre le luxe parce qu'il sait que le théâtre est le lieu du rêve, et qu’il a chez lui une fonction de compensation psychologique : impuissant face aux humiliations que souffre, pendant l'occupation, son pays, le vieil écrivain régresse volontairement vers l'enfance, et rêve du coup de baguette magique qui débarrasserait le monde du mal. Mais au-delà de sa fonction d'exorcisme pur, La folle de Chaillot véhicule indiscutablement un message politique. Elle dénonce comme les causes essentielles de la désintégration qui menace la civilisation le culte toujours plus effréné du Veau d'or et la domination toujours accrue des puissances d'argent n'agissant que selon la loi du profit ; elle fait aussi le procès d'une civilisation technicienne qui dégraderait sous prétexte de progrès matériel cadres et conditions de vie, et introduirait partout uniformité et laideur. Qu'importe alors que le journal lu chaque jour soit en fait le même depuis quarante ans! Qu'importe que les observateurs superficiels qualifient de "folie" le refus du conformisme, la volonté d'organiser sa vie selon sa loi propre, qui n'est pas celle de la paresseuse raison, la fidélité à ses souvenirs et à soi-même! L'héroïsme vrai est du côté de cette prétendue folie quand elle est poétisation du réel, invention libre de l'existence, refus obstiné, malgré la solitude et le vieillissement, de la déchéance, du laisser-aller, de l'oubli, et de la tristesse. En le rappelant, Giraudoux montre que le vieillissement n'a pas été seulement chez lui, comme on a pu le craindre à la lecture de certaines œuvres, source d'amertume, et que son amour de la vie et son émerveillement devant la beauté du monde gardent toute leur force.