2- Les facteurs du déclin du Ndjobi originel

2.1- L’évangélisation du pays Mbéti

L’installation des missions catholiques dans l’actuelle Cuvette, à la fin du XIXè Siècle, est l’un des évènements importants dans les rapports entre les Européens et les Africains de cette région. Car elle met aux prises des peuples, des cultures et des systèmes sociaux différents dans une logique d’expansionnisme chrétien. Les populations de cette région vont intégrer avec les missions chrétiennes une autre logique systémique tant au niveau de la socialisation, de l’organisation sociale qu’au niveau de la perception des phénomènes sociaux et religieux. L’appartenance ethnique et lignagère, par exemple, n’est plus la base sur laquelle se définissent et se structurent les rapports sociaux. C’est plutôt la religion chrétienne qui devient le vecteur de contact interracial et de communion idéologique. Mais elle va surtout introduire un nouveau type de rapport de force entre les populations locales et les missionnaires. Autrement dit, la religion chrétienne devient le point focal dans l’entrée dans la modernité de type européen pour les populations locales. L’installation des missions chrétiennes va donc bouleverser les rapports interethniques, les rapports intra-ethniques et aura beaucoup d’incidences sur les systèmes magico-cultuels. Mais, avant d’analyser les rapports entre le Ndjobi et les missions chrétiennes, il importe de situer le contexte social où s’oppose l’expansionnisme chrétien au mouvement de rejet et de résistance des populations locales.

Depuis des siècles, les relations entre les Congolais et les Européens étaient avant tout mercantiles avec la traite des esclaves, le commerce des tissus de l’Europe ou de l’Inde, des armes à feu et de la poudre, des coupe-coupe et des couteaux divers, du fer en barre, du cuivre en anneaux ou en barre, des alcools... A partir du XIXè siècle, ces relations vont changer du tout au tout parce que les Européens cherchaient à assurer leur souveraineté sur la plus grande étendue possible du Congo. Elles vont s’intensifier d’abord dans le sud du Congo au détriment de son Nord. Car ’ l’installation de la marine à Libreville50 et non à Loango, explique M. Soret (1978, p 134), allait être lourde de conséquences pour le Congo : la découverte de son intérieur, sa pénétration s’effectueront par la voie du Nord et seront retardées d’un demi-siècle car même les particuliers (du Chaillu, Lwlin, Walker puis Compiègne, Marche, Lenz) chercheront à suivre la voie du Como et de l’Ogooué, le Mayombe, au sud, apparaissant toujours comme aussi infranchissable’. D’ailleurs les trois missions (1876-1878,1879-1882, 1883-1885) de l’explorateur Savorgnan de Brazza (M. Soret, pp. 134-137) emprunteront l’Ogooué pour atteindre le Congo.

Il faut ajouter aux actes propres aux stratégies des européens la dense forêt équatoriale et l’agressivité des Apfourou et Anghiés51. Les membres de ces deux groupes ethniques avaient attaqué la mission de Savorgnan de Brazza l’obligeant soit à se replier sur Diélé (concernant les Apfourou), soit à bifurquer en direction du nord (s’agissant des Anghiés). Malgré ses écueils, les trois missions de Savorgnan de Brazza vont marquer un tournant décisif pour le Congo puisqu’elles vont l’ouvrir à l’administration coloniale, aux compagnies concessionnaires et aux missionnaires. La création de Lékéti par Chavannes, un des hommes de Savorgnan de Brazza, au vrai point de départ de la navigabilité de l’Alima trouve un intérêt certain dans la triple perspective politique, missionnaire et économique.

Les missionnaires chrétiens seront parmi les premiers européens à être véritablement en contact avec les populations la Cuvette à travers les diverses structures qu’ils vont mettre progressivement en place au fil des décennies. Ils mettront d’abord à profit l’abondance du réseau hydrographique comme voie de communication. Ensuite ils l’utiliseront pour établir leurs premières structures ecclésiastiques ; c’est-à-dire les missions catholiques de Liranga (1889) et Bangui (1894) sur l’Oubangui, Sainte-Radegonde (1897) sur la rive gauche de l’Alima, Boundji (1899) sur la rive droite de l’Alima, Lékéti (1900) sur le confluent Diélé-Lékéti. L’effort de construction des missions se poursuivra avec celles de Fort-Rousset (actuelle Owando) sur la rive gauche du Kouyou, de Makoua sur la rive gauche de la Likouala-Mossaka et de Kellé sur la rive droite de la Lékoli.

Mais l’enclavement de la région de la Cuvette et la dense forêt équatoriale qui ne favorisaient pas une facile avancée dans le territoire, Lékéti et Boundji serviront de structures centrales pour l’activité missionnaire. Les missionnaires créèrent ’le village de liberté’ de Lékéti (1891) et l’école missionnaire de Boundji (1900) qui recevront chacun les futurs convertis venant de l’arrière de la Cuvette ; c’est-à-dire les originaires d’Ewo, de Mbama, d’Etoumbi, de Mbomo, de Kellé, de Makoua et d’Owando. L’école missionnaire de Boundji accueillera les originaires de Makoua, Owando, Oyo. Tandis que le village de liberté de Lékéti ceux venant de Kellé, Ewo, Mbama. Les structures religieuses seront relayées plus tard par les écoles primaires et les collèges dans l’ensemble de la région. Les futurs convertis devront effectuer un déplacement à pied de 100 à 300 km Leur capacité d’effectuer de longs déplacements suppose une certaine maturité physique et morale. Mais l’éloignement des structures religieuses des zones d’habitation était un véritable écueil pour l’insertion des jeunes dans le moule chrétien parce qu’il constituait un élément de rupture avec leur milieu social et donc de dépaysement.

En réalité la stratégie de déplacement et de regroupement dans des structures religieuses est capitale pour les missionnaires dans la mesure où cet éloignement du cadre ethnique et des structures familiales soustrait les jeunes convertis à l’influence néfaste des pratiques magicocultuelles, des superstitions. ’Dans un pays comme celuici souligne Word où l’ignorance et la vile superstition ont longtemps prévalu, aucune église stable ne peut être bâtie, sans que l’éducation soit menée simultanément, parallèlement au travail d’évangélisation’52. Cette double finalité de l’action missionnaire vise un objectif: le changement de comportement des Mbéti dans leur vécu quotidien, en stigmatisant les bases de leur culture, et l’introduction des valeurs occidentales en vue d’une substitution réelle de cette barbarie. On mesure à travers cette stratégie l’importance des structures comme l’école et le Village chrétiens dans le système missionnaire, sur lesquelles se fonde sa dynamique. Il escompte réduire à long terme l’influence de la culture païenne. C’est pourquoi les missionnaires y consacrent assez d’énergie tant pour leur fonctionnement que pour la qualité des ’nouveaux enfants’ de Dieu.

Et les catéchumènes renforceront ce système pour accroître l’impact de l’action sur le terrain et sur les générations des pères. Cellesci n’étant pas appelées à fréquenter les écoles, ni à résider dans les villages religieux constituent cependant l’acteur majeur dans la circulation du savoir et la détention du pouvoir. Et leur influence sur la progéniture est telle qu’il ne peut y avoir une réelle socialisation de celle-ci sans l’adhésion des parents. L’attention portée sur les jeunes n’est pas innocente. C’est l’élite de l’avenir qu’il faut former sachant pertinemment qu’elle assumera la relève des générations aînées. Elles sauront propager et pérenniser l’idéologie chrétienne et la culture européenne. Par les jeunes générations, on pense aussi facilement atteindre une large partie des habitants de la contrée.

L’enseignement dans ces structures ecclésiastiques comportait trois volets: l’enseignement systématiquement religieux, l’éducation morale et l’initiation à certaines activités (agriculture, menuiserie ...). D’autant plus qu’il fallait former en un court laps de temps des hommes actifs pour la reproduction du modèle chrétien, donc de la modernité. En le faisant les missionnaires s’efforçaient de rendre les structures ethniques inopérationnelles. Mais au fil des années, l’essor de ces structures missionnaires s’essouffla en raison de l’éloignement des zones d’habitat des convertis et des difficultés de leur approvisionnement en vivres (qui les contraignaient à repartir chez eux: Lékéti et Boundji n’étant pas des zones riches pour l’agriculture, la chasse et la pêche). Or ces écueils érodaient la volonté des futurs convertis et obligeaient certains à renoncer. Petit à petit, les effectifs diminuaient. Devant ce fait qui risquait de tout compromettre, les missionnaires choisiront l’action de proximité, multipliant les écoles et les paroisses dans la région.

Dans cette campagne, les missionnaires créeront plus tard, dans l’univers Mbéti la mission catholique de Kellé et les écoles primaires dans des grands villages (Oyabi, Tsama, Oponga, Omboye, Okoba, Ekeyi, Oka-bambo, Yaba-Mbéti, Douba, Ngouomi). La mission de Kellé géra l’ensemble des territoires Mbéti, Ngaré, Mboko durant quasiment un quart de siècle avant l’arrivée des Evangélistes. Cette double présence de l’église Catholique nous semble l’une des raisons de l’implantation tardive de l’église Evangélique dans la contrée. Car, la création de sa première paroisse dans le village de Tcherré date de 1962 et les plus importantes de Kellé et d’Etoumbi verront le jour à partir de1970.

Cet aperçu historique met en évidence les grands traits de l’action des missionnaires sur les fondements du système Mbéti. Un de ses aspects pertinents est la dévalorisation des fondements de l’organisation sociale Mbéti en développant une campagne de stigmatisation du système magico-cultuel, de la polygamie, des pratiques thérapeutiques et divinatoires. Ce qui engendre une confusion savamment orchestrée entre les pratiques sorcellaires et certains comportements Mbéti, par exemple. Le devin-guérisseur, par sa connaissance des vertus des éléments de la faune et de la flore, est identifié au sorcier. Le comportement idéal est celui des chrétiens. Or une remise en cause des structures du système Mbéti par les Mbéti eux-mêmes signifie une reconnaissance de leur infériorité par rapport aux missionnaires; donc une supériorité de l’Eglise chrétienne sur le système magico-religieux Mbéti. Ce qui est un des objectifs des missionnaires en pays Mbéti53.Comme l’a montré C. Prud’homme ’la mission en Afrique vise d’abord les âmes pour les arracher aux ténèbres et à l’emprise de Satan, en les faisant entrer dans l’église catholique ... Si la mission est une entreprise religieuse qui apporte le salut, elle est un remède aux maux dont souffre l’Afrique, apportant selon Libermann ’intelligence et bonheur’54. Il s’agit de régénérer l’Africain, le civiliser, ôter en lui cet obscurantisme païen. Pour ce faire, il fallait à tout prix déprécier tout le support institutionnel et culturel Mbéti. Cette campagne est à rapprocher de celle qu’avait subie le Vaudou en Haïti 55. Ici, elle visera spécialement le Ndjobi qui est le symbole de la superstition. Sa stigmatisation et sa caricature sont systématiques.

Cette campagne contribuera à répandre l’idée selon laquelle ’pratiquer ou croire au Ndjobi revêt un caractère honteux’. Parce que considéré comme un legs négatif du passé ancestral, comme de l’idolâtrie et comme inadéquat au développement spirituel et social en rapport avec la civilisation occidentale. C’est ainsi que les administrateurs coloniaux et les missionnaires interdiront la pratique du Ndjobi et les chefs locaux seront soumis à une énorme pression. G. Dupré (1977, p 72) note à ce sujet dans l’actuelle région du Niari qu ’à la fin de 1949, Moupélo dénonça à l’administration le Ngabula de Dziba-dziba, son frère de clan, qui présidait au rituel sur la piste de Divénié. Louba, apprenant que le Ndjobi s’était installé dans un village voisin de Mayoko, fit de même. La réaction de ces chefs motivée avant tout par la nécessité de maintenir leur position personnelle menacée par le Ndjobi fut entérinée par l’administration. L’administrateur de Mossendjo se déplaça lui-même à Mayoko où il se fit remettre tous les kobo par leurs détenteurs qui vinrent se prosterner devant lui. Dans le mois de janvier 1950 quelques-uns d’entre eux désignés comme meneurs furent jugés à Mossendjo et punis d’emprisonnement...’.

A contre courant de la pratique missionnaire, l’administrateur A. Even (1936) regretta l’interdiction des sociétés initiatiques Obamba dans le Haut-Ogooué. Il aurait fallu, préconise-t-il, contrôler leur exercice à travers leurs dignitaires. Dans la région de la Cuvette, l’interdiction du Ndjobi était formelle. Toute infraction était passible d’une incarcération dans la prison d’Owando ou d’une condamnation aux travaux forcés. Or, l’incarcération et les travaux forcés sont une forme de marginalisation sociale, parfois synonyme de déportation dans les milieux ruraux. Ainsi, pour échapper à ces pressions, les adeptes du Ndjobi étaient réduits au silence rituel et le Ndjobi contraint à la clandestinité. Les rituels inhérents à la vie d’un individu (qu’ils soient thérapeuthique, expiatoire, initiatique) se réalisaient dans des conditions qui n’attireront pas l’attention des missionnaires ni celle de leurs représentants locaux. Ils disparaissaient donc de la quotidienneté donnant l’illusion d’inactivité.

A travers ce rapport de force se dessine une stratégie de surimposition culturelle et institutionnelle qui imprime une logique d’incompréhension, confinant les uns et les autres dans des positions figées. Ce raidissement des positions de part et d’autre cristallise une animosité diffuse et un rejet réciproque. Il interdit toute possibilité de dialogue qui suppose une recherche de compromis, donc de clarification des finalités et des objectifs. Or le faire, c’est reconnaître officiellement l’importance sociale de l’ordre ethnique; donc remettre en cause à la fois les nécessités d’une évangélisation de masse et la portée de la civilisation judéo-chrétienne. Dans ces conditions, les missionnaires utiliseront tous les moyens à leur disposition pour rendre le Ndjobi caduc, donc inadapté aux nouvelles attentes imposées par la surimposition culturelle. D’où la multiplicité des initiatives de tout genre afin d’accroître la présence missionnaire sur le terrain, et surtout de répondre aux besoins immédiats des autochtones (approvisionnement en produits manufacturés, apport médical...).

L’implication des missionnaires dans la vie quotidienne des Mbéti renforce, semble-t-il, le lien entre les deux mondes dans l’imaginaire religieux. En effet, elle leur donne l’impression d’accéder et d’appartenir à la ’civilisation supérieure’ et lui fait occulter en même temps sa propre condition. Or, l’appartenance au nouvel univers appelle un reniement de sa culture ethnique donc une acceptation de l’acculturation – qui est une forme subtile pour réduire la distance entre deux modes de conception philosophiques et de vie diamétralement opposés.

Enfin, l’un des objectifs atteints par les missions chrétiennes contre le Ndjobi et d’autres pratiques magico-cultuelles a été de détourner les Mbéti de leurs préoccupations existentielles, d’une part; et d’avoir réussi à étouffer leur prise de conscience sur les véritables enjeux de l’avenir et sur le rapport tradition-modernité d’autre part. Pourquoi la sorcellerie ne seraitelle pas le résultat d’une action réfléchie de l’homme, un geste de violence sociale, au lieu d’être le produit d’une pression ou l’oeuvre d’un esprit satanique? Comme si on refusait à l’homme la capacité de réflexion et de décision tout en lui reconnaissant la capacité de subir les influences jugées négatives émanant des esprits nuisibles. Et pourtant la religion chrétienne admet bien la notion de pêché volontaire.

Tributaire de la volonté divine, selon la croyance chrétienne, l’homme ne peut expliquer ses infortunes et ses victoires que par des facteurs échappant à son contrôle. Cette conception institue une sorte de rapport singulièrement idéologique qui occulte les véritables attentes sociales au profit d’enjeux plus expansionnistes et hégémoniques comme ceux qui ont opposé le système communiste au système capitaliste. Ses incidences culturelles et structurelles sont caractérisées par la dévalorisation du système ethnique, l’acculturation des convertis et la valorisation de la culture chrétienne. Mais la récurrence de la sorcellerie et de beaucoup de phénomènes maléfiques interpelle les chercheurs en sciences sociales sur le comportement humain, sur les rapports intercommunautaires et sur la nature de la surimposition ou des interpénétrations culturelles56.

La stratégie des missionnaires chrétiennes a fini par faire accepter à certains autochtones l’expansionnisme culturel et par intégrer ce système de représentation et d’idéologisation au point de renier leur propre fondement culturel. Ainsi, les missions chrétiennes apparaissent davantage comme un lieu de sécurisation, de consolation, de socialisation indispensable dans une région où l’omniprésence de ’l’ombre satanique’ est jugée endémique par les missionnaires.

L’analyse des incidences négatives de l’action missionnaire sur le Ndjobi ne remet en cause ses réalisations sociales au Congo. Elle met en évidence seulement un de ses aspects pour mieux orienter cette approche des causes de la renaissance du Ndjobi et de son regain d’activité dans un pays où l’interpénétration culturelle s’apparente plus la surimposition du modèle européen. Dans cette optique, le Souakanisme eut un impact considérable sur le Ndjobi, sur le système de représentation et de croyance Mbéti, relayant dans certains cas l’activité des missions chrétiennes au point d’apparaître comme leur auxiliaire occasionnel.

Notes
50.

Soret M. situe la date de la décision en se référant au traité signé quatre ans plus tard (vers 1843) ’avec le roi Louis sur la rive du Nord du rio Gabon’ qui autorisait la construction du fort d’Aumale.

51.

Les Anghiés sont un sous-groupe Makoua qui occupe la rive droite du fleuve Likouala-Mossaka ; tandis que les Apfourou ne sont pas recencés dans les groupes ethniques du Congo. Le terme apfourou designe en mbochi, les étrangers ; c’est-à-dire à l’époque les Likouala, les likouba venant de la zone de l’embouchure de l’Alima, de la Likouala-Mossaka, de la Sangha, de l’Oubangui...

52.

Wood : C.M.S. Journal 1870, cité par Bernard Salvaing p.121

53.

L’analyse ne s’étendra pas sur l’ensemble de l’oeuvre des missionnaires dans la région de la Cuvette, mais elle insistera sur quelques caractéristiques succeptibles d’éclairer son rapport avec le Ndjobi. De nombreuses recherches ont déjà été effectuées sur le rapport entre la religion chrétienne et les systèmes religieux des peuples d’Afrique, d’Asie, d’Amérique à l’époque des missionnaires chrétiens notamment la thèse de Goyi Dominique, les travaux de Salvaing Bernard, de R. Bastide, L. Hubron, C. Prud’homme,J. Trincaz...

54.

C. Prud’homme, Christiannisme et Sociétés Africaines,in Monde en développement. N° 65,T.7,1989, p.74.

55.

L. Hubron (1972) montre qu’il est difficile de ne pas reconnaitre que l’Eglise avait porté la persécution chez les peuples du TiersMonde par la destruction systématique des croyances appelées ’superstitions, idolatries, fétichisme’ etc... que ce soit en Afrique, en Asie ou en Amérique, au nom de la nécessité d’implanter partout l’église, unique lieu de Salut, on engageait de véritables croisades. D’un côté, la colonisation trouvait sa raison d’être dans la supériroité de la religion chrétienne sur les religions paiennes. L’oeuvre de l’Eglise a été de délivrer des horreurs de la superstition des hommes... p. 3

56.

Ces phénomènes sont certainement la manifestation de l’anomie sociale. Pour autant, on ne peut les traiter comme des faits de duperie ou d’obscurantisme dénués de pertinence dans le vécu des peuples qui les subissent quotidiennement.