II- LE NDJOBI CONTEMPORAIN : SA CREATION ET REDEFINITION DE SA DYNAMIQUE

Le Ndjobi contemporain est créé dans la province du Haut-Ogooué (au Gabon) dans le village d’Otala probablement en 1966. Sa renaissance correspondrait selon les Obamba et les Tégué à une volonté manifeste de restaurer l’ordre ethnique en redynamisant les structures de contrôle social. Il s’agit aussi de recréer les normes de la sacralité de la vie humaine. Aussi son concepteur Okwèlè-à-Ntsaha le reformula sur le socle du savoir ethnique tant au niveau du système magico-religieux, phytothératique qu’au niveau du système parajudiciaire, du contrôle, du système de socialisation ... avec quelques emprunts extérieurs. Très vite, il atteint le Congo d’abord par la Cuvette, puis par la Lékoumou et le Niari. Cette renaissance appelle une analyse de quelques causes ou facteurs qui favorisent la lisibilité de certains faits ou son impact spécifiant chaque zone d’acquisition du Ndjobi. Ainsi, les enjeux sociaux et politiques étant différents d’une région à une autre (ceux de la Cuvette sont différents de la Lékoumou, du Niari ou du Haut-Ogooué), on comprendra le choix du cadre de cette recherche. Il répond au souci d’éviter toute généralisation sur l’impact de la société initiatique d’une région à une autre, et de ne pas reprendre certaines interprétations véhiculées tant au Congo qu’au Gabon. Cette analyse portera principalement sur la désagrégation progressive du système structurel Mbéti et sur la prolifération des actes sorcellaires qui accentuent une instabilité structurelle et sociale précédent la renaissance du Ndjobi.