II-LES OBJETS CULTUELS

Dans de nombreuses régions du continent africain et particulièrement au Congo, la fiabilité des sociétés initiatiques provient à la fois du reliquaire, des prières et surtout des objets cultuels. Ils portent en eux une capacité à mouvoir les énergies tant humaines, animales, végétales que surnaturelles pourvu que l’homme sache le faire. Ces objets acquièrent cette puissance symbolique seulement dans un contexte précis. Utilisés dans un autre contexte, ils retrouvent leur état initial d’objets naturels. Autrement dit, à l’état ’profane’ donc non sacralisé, ces objets peuvent être ou sont employés pour des usages courants comme tout autre objet, sans susciter d’inquiétude. Ce n’est qu’à partir du moment où ils sont placés dans des conditions données après une ritualisation qu’ils deviennent réellement sacrés; par conséquent leur usage rituel nécessite un enseignement et des précautions précises. Dans ces conditions, on comprend dès lors qu’il soit réservé à un nombre restreint d’officiants et d’adeptes.

Il faut dire que les Mbéti n’attribuent aucune symbolique, ni utilité fonctionnelle aux statuettes, ni aux figurines. Elles sont rares. D’ailleurs leur possession est perçue comme un signe d’appartenance à un groupuscule de sorciers. Tandis que chez les ethnies voisines (Makoua, Kouyou, Kota...), les statuettes sont utilisées comme un support des pratiques maléfiques. Ainsi, pour les membres des groupes ethniques de la Cuvette, elles représentent le maléfice et sont réservées uniquement aux usages sorcellaires. L’utilisation des statuettes, comme support symbolique d’un acte religieux, fut introduite ici par les Missionnaires chrétiens suivi par le Souakanisme sans pour autant entrer dans le système magico-religieux Mbéti. Malgré leur impact, les Mbéti continuèrent à utiliser leurs objets rituels comme l’ossèlè, le ntisémi et le mvouli, le kobana hosama...