Chant 2 : Texte en Mbéti

Traduction

Exégèse: Les hommes ironisent sur la beauté des femmes qui résulte de l’usage des produits chimiques (lait de toilette), non plus des produits naturels. Ils y voient une aliénation culturelle et stigmatisent ce complexe d’infériorité entre les femmes de peau claire et celles de peau sombre. En somme, celles qui emploient ces produits chimiques voudraient s’identifier aux européennes sans oser l’avouer. En analysant le contenu de ce chant, on se rend compte qu’il s’éloigne d’un message sacré. Il revient sur le vécu quotidien. Mais, cette intrusion dans un domaine aussi banal que les soins corporels d’une femme montre que le Ndjobi fonde sa philosophie sur des aspects courants du vécu de ceux qui le pratiquent.

C’est pourquoi, j’ai inclus les incantations qui, par leur spécificité et leur caractère ponctuel, sont perçues à la fois comme un défi et une sollicitation des puissances sacrées. Défi parce que le Mvandé-officiant constatant une transgression d’une loi appelle de manière pressante celles-ci à sanctionner le délictueux qui a sous-estimé l’efficacité des moyens de contrôle social.La formule verbale employée par le Mvandé réitère en des termes explicites le défi lancé aux forces du Ndjobi par le déviant. Elle sollicite, en réalité, une sanction-vengeance. L’incantation est aussi une forme de sollicitation des mêmes puissances tutélaires à protéger les siens face aux agressions maléfiques. Le contenu de l’incantation diffère selon les cas. Prenons l’exemple du défi.