III -Les incidences de l’essor du ndjobi au niveau national

Les incidences de l’essor du Ndjobi au niveau national sont en quelque sorte l’amplification de son impact intra et extra-ethnique dans la Cuvette. Elles sont très diffuses. Elles peuvent être caractérisées par quelques aspects majeurs tels que la fiabilité affirmée du Ndjobi, son appropriation par les Mbéti et son identification aux seuls Mbéti au détriment des autres groupes qui le pratiquent. Comme chaque groupe ethnique a son propre système magico-religieux, plusieurs rituels qui correspondent à son vécu, le Ndjobi n’intervient dans celui qu’occasionnellement. C’est pourquoi l’analyse des incidences de l’essor du Ndjobi au niveau national n’est intéressante qu’à travers l’opinion ou la perception par ces groupes ethniques que se font du Ndjobi et son usage par les Mbéti à d’autres fins que celles initialement énoncées par ses créateurs. Il s’agit, par exemple, de son instrumentalisation politique à Brazzaville par un groupe de Mbéti, sa perception par certaines personnes non-Mbéti comme un antidote universel contre les différentes sortes d’attaques en sorcellerie, comme une association de sorciers, une société sécrète, un culte anti-sorcier...(Cf, Introduction, p 7-21). C’est à partir de certains événements sociaux que les non-Mbéti ont tendance soit à le sublimer, soit à le banaliser.

En somme qu’est-ce qui caractérise la spécificité du Ndjobi par rapport aux sociétés initiatiques ou aux rituels non-Mbéti et comment il est perçu comme la variante la plus symbolique et la plus caractéristique de l’ethos Mbéti. Elles intègrent des facteurs spécifiques au milieu urbain et mettent en évidence le prosélytisme diffus des citadins Mbéti. Ce qui tend parfois à éloigner le Ndjobi de sa vocation initiale.