3. Du papier au tout électronique

Plus le chercheur devient spécialiste ou expert, plus il privilégie l’information d’actualité, sauf bien sûr en cas de changement d’activité ou de projet nécessitant des compétences externes. D’après une enquête que nous avions faite en 1995 auprès d’ingénieurs chercheurs17, il ressortait que la technique de la ’pêche à la ligne’ était leur façon préférée d’aborder l’information [HENR95]. Il s’agissait essentiellement de la lecture des magazines scientifiques, mais aussi des ’current contents’ (sommaires de périodiques), et aujourd’hui des titres d’actualité qu’on peut recevoir par messagerie (voir chapitre 3 sur l’usage d’internet).

Cependant les chercheurs et ingénieurs, bien que très sensibles à l’importance de l’information pour leur travail, n’ont que très peu de connaissances en matière de recherche documentaire. Pour eux, l’Internet est à la fois une aubaine (accès autonome et direct sur leur poste de travail) mais aussi un casse-tête (’trop d’info tue l’info’, surtout lorsqu’on a du mal à manipuler les outils de recherche...).

Alors se dévoile un paradoxe : d’un côté les chercheurs ont moins de temps à consacrer à la recherche d’information et à son analyse, d’un autre plus d’information que jamais est accessible (via les banques de données en ligne) et nous envahit...

En conséquences, on assiste à une individualisation de la recherche et de l’accès à l’information (les ingénieurs et chercheurs étant plus autonomes), et donc à un changement de rôle des centres de documentation. Cependant la recherche sur Internet reste un vrai challenge pour beaucoup.

Notes
17.

Voir annexe 5.